jeudi 29 mars 2018

ROUFFACH (68) - Tours des Sorcières et remparts (XIIIe-XVe siècle)

A Rouffach, le patrimoine est partout et en matière de vestiges médiévaux,
la ville possède la promenade dite des Remparts.

Ces derniers ont été élevés vers 1250 et doublé vers 1380.

ROUFFACH (68) - Tours des Sorcières et remparts (XIIIe-XVe siècle)

La Tour des Sorcières, dernière tour subsistant des remparts, porte ce nom
en raison de la présence de sorcières jadis enfermées dans la salle
du 1er étage après un jugement par le tribunal de l'Inquisition. 

Sa base ronde remonte au milieu du XIIIe siècle et les étages supérieurs ont
été élevés aux XIVe et XVe siècles.

 Rouffach et ses remparts (XVIe siècle), dominés par le château d'Isembourg

 Détails de la partie des remparts encore conservés ; on reconnait
bien la Tour des Sorcière au premier plan

ROUFFACH (68) - Tours des Sorcières et remparts (XIIIe-XVe siècle)

La partie sommitale de la Tour des Sorcières présente un crénelage sur corbeaux
de pierre et affiche en son centre une toiture sur laquelle prennent
régulièrement place les cigognes de retour d'Afrique.

ROUFFACH (68) - Tours des Sorcières et remparts (XIIIe-XVe siècle)



ROUFFACH (68) - Tours des Sorcières et remparts (XIIIe-XVe siècle)

 Les murs des remparts remontant à 1250 sont encore partiellement conservés.

Le crénelage est conservé ou a été restitué.

Enfin, une partie des murs affiche trois corbeaux de pierre attestant ainsi
de la présence d'une ancienne bretèche défensive.

ROUFFACH (68) - Tours des Sorcières et remparts (XIIIe-XVe siècle)

ROUFFACH (68) - Tours des Sorcières et remparts (XIIIe-XVe siècle)

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lundi 26 mars 2018

RIBEAUVILLE (68) - Château du Girsberg

Campé sur son éperon rocheux, le Gisberg est un petit château bâti à proximité
du Saint-Ulrich et du Haut-Ribeaupierre, et constituant l'un des trois nids
d'aigle dominant le village de Ribeauvillé et la plaine alsacienne.

RIBEAUVILLE (68) - Château du Girsberg
Les trois châteaux de Ribeauvillé : Saint-Ulrich, Girsberg et Haut-Ribeaupierre

Appelé "Stein in Rappolzstein", le Girsberg est cité une première fois en 1288
au moment où ses murs furent frappés par la foudre. En effet, un violent
orage s’abattit sur le château provoquant un incendie dans les combles.

Édifié vers le milieu du XIIIe siècle, près du Saint-Ulrich, il servit de résidence à
une nouvelle branche de la famille des Ribeaupierre, puissant ministériels d'empire.

La rivalité entre les Rappolstein et les Girsberg était telle que ces derniers
attaquèrent la cité de Wihr-au-Val, possession des premiers, en 1279.

En représailles, en 1290, les troupes du roi Rodolphe de Habsbourg, sur plainte des Rappolstein,
assiégèrent le Girsberg, qui tomba alors entre leurs mains.

RIBEAUVILLE (68) - Château du Girsberg

En 1298, lors d'un partage familial, le castel, toujours appelé "der Stein"
fut attribué à Henri de Rappolstein.

Au début du XIVe siècle, Jean de Girsberg, après des tractations, obtint le droit de
reconstruire le château endommagé par la foudre et par le siège des impériaux.

Après le décès de son père en 1316, Guillaume de Girsberg rend hommage
aux Rappolstein, leur suzerain.

RIBEAUVILLE (68) - Château du Girsberg

En 1356, Guillaume de Girsbegr décéda.

Dietrich de Girsberg s'installa au château en 1398. A cette époque,
le monument est appelé "Stein".

En 1401, les archives indique que le château s'appelle désormais Girsberg
(der Stein die burg, genant Gyssberg)

RIBEAUVILLE (68) - Château du Girsberg
Plan du château dressé par Ch. Winkler : F=Donjon ; E=Haute-cour
D=Logis haut ; C=Logis bas ; B=Rampe d'accès et A=Basse-cour

Gravure du château du Girsberg par Ch. Winkler

RIBEAUVILLE (68) - Château du Girsberg

Prenant définitivement le nom de Girsberg, le château fut assiégé par les hommes de
Maximin de Rappolstein en 1422 ; Jean-Guillaume de Girsberg mourut au cours du siège.

La famille de Girsberg s'éteignit avec Jean-Guillaume.

RIBEAUVILLE (68) - Château du Girsberg

En 1458, le château prit le nom de Petit Rappolstein ("Klein Rapolstein, das man Girsperg").

Les Rappolstein y placèrent alors un bailli (Burgvogt) chargé de la surveillance.

RIBEAUVILLE (68) - Château du Girsberg

Ce petit château, situé à 528 mètres d'altitude, a été construit sur un bout d'arrête rocheuse.

Des éléments d'architecture romane laissent imaginer la présence d'une première
fortification dès le XIIe siècle.

Séparé de la colline par un fossé, le Girsberg a perdu sa porte d'origine jadis
défendue par un pont-levis.

RIBEAUVILLE (68) - Château du Girsberg

Bâti sur la partie la plus haute du rocher, le donjon de modestes dimensions domine les
restes des logis, la haute et basse cour.

RIBEAUVILLE (68) - Château du Girsberg
Donjon
RIBEAUVILLE (68) - Château du Girsberg

RIBEAUVILLE (68) - Château du Girsberg
Vue sur le Saint-Ulrich
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dimanche 25 mars 2018

NYONS (26) - La Tour Randonne (XIIIe siècle)

Après le pont, découvrez la Tour Randonne, édifice quadrangulaire bâti sur une butte de calcaire
gréseux, au centre du quartier des Forts de la cité de Nyons.

Mesurant 8 m de côté pour 10 m de hauteur, avec des murs épais de 2 m, elle surplombe
la ville depuis au moins l'an 1200.

NYONS (26) - La Tour Randonne (XIIIe siècle)

NYONS (26) - La Tour Randonne (XIIIe siècle)

NYONS (26) - La Tour Randonne (XIIIe siècle)

NYONS (26) - La Tour Randonne (XIIIe siècle)

Ce grand donjon carré à l'appareillage régulier et ornée de mâchicoulis, était également
appelé Tour de Maupas ou Tour Corcossan.

NYONS (26) - La Tour Randonne (XIIIe siècle)

Citée dès 1200, elle devint possession des Princes d'Orange en 1259 puis des
Dauphins de Viennois eu début du XIVe siècle.

La Dame Randonne de Montauban serait à l'origine d'un château à Nyons dont la
Tour Randonne est l'un des vestiges qui servit notamment de prison militaire.

NYONS (26) - La Tour Randonne (XIIIe siècle)

NYONS (26) - La Tour Randonne (XIIIe siècle)

En 1633, la prison fut supprimée au moment de la destruction "partielle" de ses fortifications.

NYONS (26) - La Tour Randonne (XIIIe siècle)

NYONS (26) - La Tour Randonne (XIIIe siècle)

NYONS (26) - La Tour Randonne (XIIIe siècle)

 En 1862, le chanoine Francou, curé de Nyons, se porta acquéreur de la tour médiévale, qu'il
dota, sur la partie supérieure, d'un ouvrage néogothique orné de personnages.

A la base de la tour est installé, depuis cette époque, une chapelle.

NYONS (26) - La Tour Randonne (XIIIe siècle)

NYONS (26) - La Tour Randonne (XIIIe siècle)

NYONS (26) - La Tour Randonne (XIIIe siècle)

NYONS (26) - La Tour Randonne (XIIIe siècle)

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vendredi 23 mars 2018

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)

Dans le département de la Haute-Marne, Vignory est un village à part en raison
notamment de sa remarquable église pré-romane dédiée à Saint-Étienne
et bâtie à proximité de la source miraculeuse Saint-Crespin.

Vignory appartient à ces petites cités de caractère qui mettent en avant leur patrimoine.

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)
Chevet à l'abside semi-cirdulaire renforcée de contreforts et
clocher carré romans à deux niveaux de cloches

Au début du IXe siècle, selon l'une des chartes de l'abbaye de Luxeuil, Charlemagne aurait
donné des biens du fisc royal ainsi que des églises qui en dépendaient au premier sanctuaire.

En 1032, Gui, sire de Vignory (950-1032) connu, créa, près de son château, un collège de chanoines. 

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)


L'évêque de Langres, Hardouin ou Hugues 1er de Breteuil, a favorisé cette fondation en
donnant le droit aux chanoines de nommer le curé de la paroisse de Vignory. 

Vers 1050, Roger de Vignory (1032-1059) confia l'église paroissiale à l'abbaye
Saint-Bénigne de Dijon.

Son fils Guy II de Vignory (1025-1097) fit reconstruite l'église.

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)
Clocher - Au-dessus d'une arcature en plein cintre et séparé d'un
cordon de billettes, deux niveaux d'ouvertures à baies géminées romanes
en plein cintre laissent échapper, quand c'est le moment, le son des cloches.

Vers 1049, au moment où les chanoines sont remplacés par les moines, la nouvelle église
semble achevée et l'évêque de Langres, Hardouin de Tonnerre vint la consacrer.

Entre 1051 et 1057, les moines prennent possession de l'église de Vignory. 

Vers la fin du XIe siècle, une deuxième campagne de construction permis la réalisation de l'abside.

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)
Nef du milieu du XIe siècle avec son élévation sur trois niveaux : des arcades associant des
piliers accueillant les cintres ; un premier niveau avec une succession d'ouvertures géminées
à colonne centrale surmontée d'un chapiteau cubique orné ou on de motifs végétaux ;
et enfin des baies en plein cintre simple
VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)

A XIIe siècle, le clocher est construit et l'église est à la fois paroissiale et monastique.

La partie réservée aux moines comprenait le chœur, le chevet et cimetière autour de l'église.

Cinq chapelles le long du bas-côté Sud furent élevées entre la fin du XIVe siècle et le XVIe siècle. 

Au XIXe siècle, la nef est allongée de deux travées avec une nouvelle façade.

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)
Décor d'une imposte d'un des piliers de la nef : un lion affrontant un griffon

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)
Chœur roman à déambulatoire

En 1843, Prosper Mérimée passe par Vignory et dit au sujet de l'église :
 "entré pour passer le temps dans une hideuse église à l'extérieur qui s'annonçait pour être de la fin du XVe siècle. Jugez de ma surprise de la trouver carolingienne à l'intérieur et très ornée...". 

Entre 1843 et 1852, il a été restaurée.

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)

Le chœur et le déambulatoire sont séparés par de puissants colonnes à chapiteaux cubiques
dont les faces sont ornées de lion, griffon, chimère ; en méplat...parfois dans un décor végétal.

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)
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mercredi 21 mars 2018

PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte

Situé près du Cap-Fréhel, le château de Fort-la-Latte, anciennement appelé château
de la Roche-Goyon, fut construit par Étienne III Gouyon, seigneur de Matignon,
dans les années 1340. 

PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte
PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte

PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte
Plan du Fort-la-Latte en 1754 par le Chevalier Mazin

PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte
Plan du Fort-la-Latte aujourd'hui

PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte

Le donjon circulaire dominant l'ensemble des bâtiments, fut bâti entre 1365 et 1370.

En 1379, le château subit le siège des hommes de Bertrand Du Guesclin.

En 1490, l'amiral Anglais Willoughby, qui tentait un débarquement sur la côte nord
de la Bretagne, mit le siège devant Fort-la-Latte.

PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte
PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte
Façade du logis du gouverneur encadré par le 2e pont-levis et l'une des tours rondes
PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte

En 1597, hormis le donjon, le château fut pillé et incendié par les hommes de Philippe-Emmanuel
de Lorraine, duc de Mercoeur et gouverneur de Bretagne.

Ruiné, le Fort-la-Latte n'avait plus beaucoup d'intérêt jusqu'à ce que le roi de France,
Louis XIV, s'y intéresse. Sous l'impulsion de Vauban, en 1689 et 1715, le château reprit
son intérêt stratégique en étant doté de bastions.

Le château fut ainsi transformé en fort de défense côtière. 

PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte
1er pont-levis donnant accès à la basse-cour

En 1892, le duc de Feltre se porta acquéreur du château jusqu'en 1914, date à laquelle, il le
vendit à Mr Leroux. En 1925, le château fut classé monument historique.

En 1931, la forteresse fut rachetée par un propriétaire privé, Mr Joüon des Longrais, qui
commença les travaux de restauration qui s'achevèrent dans les années 1950.

PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte
2e pont-levis défendu par deux tours rondes et une bretèche.

PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte
Donjon sur son rocher
PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte

PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte

PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte

PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte
Donjon - Mâchicoulis : Détails des corbeaux de pierre pyramidaux et des trilobes

PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte
Donjon - Cheminée du premier étage

 Donjon - Voûte en étoile de dernier niveau

PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte

PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte
Chapelle castrale et corps de garde

PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte
Logis du Gouverneur (XVe siècle)

Logis du Gouverneur - Fenêtre à coussièges

PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte


PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte
Logis du Gouverneur et la chapelle

PLEVENON (22) - Château de Fort-la-Latte
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