mardi 28 janvier 2020

VEZELAY (89) - Chapiteaux romans de l'ancienne abbatiale

Passé le porche de l'ancienne abbatiale Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay,
le visiteur est émerveillé par la beauté de la nef et des bas-côtés
avec ses nombreux chapiteaux historiés.

Découvrez-les maintenant !


Remise de la tête d'Holopherne


Combat de David et Goliath


















Les 4 Vents du Paradis


Daniel dans la fosse aux lions
Selon le récit biblique, Daniel fut jeté aux lions par deux fois.
La première fois par Darius II
pour un jour et la deuxième fois, quelques années plus tard,
par Cyrus le Jeune, pendant une semaine.





Combat de David et Goliath. Alors que l'armée d'Israël affrontait les Philistins, 
et que Goliath terrorisait les Hébreux, le jeune David l'affronte et le tue avec
sa fronde et lui coupe la tête. A doite, il porte la tête sur son dos.

Isaac bénit Jacob


Les 4 Vents du Paradis

Le moulin mystique. Passage de l'ancien au Nouveau Testament.
Moïse, symbolisant l'ancien testament verse du grain dans le moulin.
Paul (nouveau testament) recueille le grain moulu.

David affrontant le lion.
"David était sur les monts de Juda avec ses moutons quand, soudain, il vit surgir un lion,
une formidable bête avec les griffes acérées et les dents pointues. Le lion rampait
silencieusement à travers les buissons… et il sauta tout d'un coup sur les moutons.
Il saisit un mouton dans sa gueule en poussant un rugissement terrible.
Il voulait emporter le pauvre mouton dans sa gueule jusque dans les fourrés
du ravin pour le dévorer. Mais David était là. Il sauta sur ses pieds et courut après le lion.
Il ne pensait pas au danger. Il ne pensait pas aux griffes acérées ni aux dents pointues,
il pensait seulement: "Je suis le berger, je dois sauver mon pauvre mouton."
Il pensait aussi: "Le Seigneur est mon berger, il m'aidera sûrement."
C'est pourquoi il n'avait pas peur. Il rattrapa le lion et le frappa avec
un gros bâton jusqu'à ce qu'il lâche le mouton. Le lion voulait mordre David,
mais David se jeta sur l'affreuse bête et la tua. Le lion était étendu sur le sol.
Il ne pourrait plus jamais faire de mal.
David prit le mouton dans ses bras et le ramena vers le troupeau."





Samson terrassant un lion
Le jeune Samson demande à ses parents de prendre pour femme une jeune fille philistine.
Leur réaction est : « N'y aurait-il pas assez de femmes dans notre peuple que tu ailles
en chercher une parmi les Philistins incirconcis ? » Mais « parce qu'elle lui plaît »,
Samson et ses parents partent demander la main de la jeune fille. Sur le chemin,
Samson tue un lion à mains nues. Lorsqu'il revient pour épouser la jeune fille,
des abeilles ont commencé à fabriquer du miel dans le cadavre du lion. Les Naziréens
ne devaient pas s'approcher de cadavres, en signe de consécration à Dieu.
En s'en approchant, Samson désobéit une seconde fois à Dieu.
Lors de la cérémonie du mariage, inspiré par la vision de la ruche dans le corps du lion,
il parie trente parures à ses trente convives qu'ils ne sauront pas résoudre l'énigme suivante :
« De celui qui mange est issu ce qui se mange, et du fort est issu le doux. »
Les convives demandent à la femme de Samson d'obtenir la réponse auprès de son mari
et de la leur révéler. Après sept jours d'insistance, elle obtient la réponse et les trente
compagnons répondent correctement à l'énigme grâce à ses indications :
« Quoi de plus doux que le miel et de plus fort que le lion ? »
De fureur, Samson tue trente hommes d'Ashkelon pour les dépouiller de
leurs habits et retourne vivre auprès de ses parents.

Le meurtre de l'égyptien par Moïse
C'est le début de la libération du peuple hébreux.

Conversion de Saint-Eustache
"Un jour que le général Placidas, encore païen, chassait avec sa suite dans la montagne,
il rencontra une harde de cerfs, dont un lui parut plus grand et plus beau que les autres.
Distançant ses compagnons, il le poursuivit pour le tuer mais vit, quand il l'eut rattrapé,
un crucifix qui brillait entre ses cors. Alors le cerf, recevant du Seigneur le pouvoir
de parler en son nom, lui dit : « Placidas, pourquoi me poursuis-tu ? Je suis le Christ,
que tu honores sans le savoir, et je suis venu sous cette forme pour te sauver et, à travers toi, sauver aussi tous les idolâtres ». Devant ce miracle, ayant reconnu le vrai Dieu,
Placidas se convertit avec sa femme et ses deux fils. La nuit même, il se fit baptiser
avec les siens par le « prêtre des Chrétiens » et reçut le nouveau nom d'Eustathe."


La luxure et le désespoir




Le combat fabuleux
Un petit homme nu chevauchant un dragon ailé. Son arme est une pierre. Il agresse 
une femme couronnée au corps de vache. Elle tient une sphère entre son visage et
la tête du dragon (est-ce un miroir comme dans le chapiteau du basilic ?).
À droite un serpent tète ou mord le pis de la femme au corps de vache.


Combat d'hommes armés d'une épée et d'un bouclier, sous le regard de témoins


Deux lions creusant la tombe de Saint-Paul devant Saint-Antoine

Eugénie abbé
Fille d'un gouverneur, elle se promène avec deux de ses valets lorsqu'elle entend
une prédication et des chants qui la ravissent. Elle décide alors de rejoindre les
chanteurs, qui sont des moines, et de mener leur vie. Pour cela, elle se fait couper
les cheveux, revêt des habits d'homme et prend le nom d'Eugène. Elle acquiert
une grande renommée au sein du monastère, notamment par son pouvoir de guérir
les malades. Apprenant cela, une femme nommée Mélanthia, gravement malade,
la fait venir chez elle. Eugènie la guérit, mais Mélanthia, persuadée d'avoir un homme
en face d'elle, souhaite la récompenser en lui offrant ses charmes.
Bien entendu Eugénie refuse, et la dame, humiliée, la fait traîner devant le tribunal
en l'accusant d'avoir voulu la violer. Près d'être jetée aux lions, en présence du gouverneur Philippe qui est son père, Eugénie décide de révéler la vérité : elle déchire
sa tunique, montrant à la foule un sein qui n'a rien de masculin.

Tentation de Saint-Benoît par une femme ; le démon est aussi là.
"Un jour que Saint Benoît était seul, le tentateur vint à ses côtés. Un oiseau tout noir,
de médiocre envergure, appelé vulgairement un merle, se mit à voltiger autour
de son visage, en le frôlant comme s'il eût cherché à s'y poser, en sorte que le saint
aurait pu le saisir ; il fit le signe de la croix, et l'oiseau disparut. Mais sa disparition
fut suivie incontinent d'une tentation si violente que le saint n'en avait jamais éprouvé
de semblable. Il lui fut remis sous les yeux, par l'esprit malin, une femme qu'il avait
autrefois rencontrée ; et les charmes de cette créature allumèrent dans son cœur
un feu si brûlant, qu'il ne savait comment le contenir, et qu'il fut sur le point de
délibérer s'il n'allait pas quitter son désert, vaincu par l'attrait du plaisir.
Mais un rayon de la grâce l'éclaira il rentra aussitôt en lui-même. Tout près de là,
croissaient des buissons d'épines et d'orties : il se dépouilla de ses vêtements, et se
jeta tout nu parmi ces épines acérées et ces orties cuisantes il s'y roula longtemps, et
n'en sortit que lorsque son corps ne fut qu'une plaie. Les blessures de sa chair guérirent
la blessure faite à son âme : la volupté se fondit en douleur ; le feu allumé dans ses
membres éteignit celui qui cherchait à consumer son cœur. Il vainquit le péché
en changeant le brasier de place. Depuis ce temps, comme il le confiait à ses disciples,
la tentation de la chair fut en lui si bien domptée, qu'il n'en ressentit
plus aucune atteinte."

La sagesse et l'imprudence
Une femme drapée et auréolée est entre deux hommes nus.

Jacob combat l'Ange
« Cette même nuit, il se leva, prit ses deux femmes, ses deux servantes, ses onze enfants
et passa le gué du Yabboq. Il les prit et leur fit passer le torrent, et il fit passer aussi
tout ce qu'il possédait. Et Jacob resta seul. Quelqu'un lutta avec lui jusqu'au lever
de l'aurore. Voyant qu'il ne le maîtrisait pas, il le frappa à l'emboîture de la hanche,
et la hanche de Jacob se démit pendant qu'il luttait avec lui. Il dit : Lâche-moi,
car l'aurore est levée, mais Jacob répondit : Je ne te lâcherai pas, que tu ne m'aies béni.
Il lui demanda : Quel est ton nom ? - Jacob, répondit-il. Il reprit : On ne t'appellera
plus Jacob, mais Israël, car tu as été fort contre Dieu et contre tous les hommes et
tu l'as emporté. Jacob fit cette demande : Révèle-moi ton nom, je te prie,
mais il répondit : Et pourquoi me demandes-tu mon nom ? et, là même, il le bénit.
Jacob donna à cet endroit le nom de Penuel, car, dit-il, j'ai vu Dieu face à face et
j'ai eu la vie sauve. Au lever du soleil, il avait passé Penuel et il boitait de la hanche. »
— Genèse 32, 24-32

La mort du riche et de Lazare.
Le mauvais riche est sur son lit de mort. Sous la table,
les sacs d'or visités par un serpent, symbole du mal. Au dessus de lui, deux démons
tentent de lui arracher son âme. À gauche, Lazare est mort lui aussi, mais à
l'abri de sa mandorle. À droite, Lazare est sur les genoux d'un ange
qui pointe du doigt le mauvais riche.






Moïse et le veau d'or
Comme le séjour de Moïse sur la montagne se prolongeait, le peuple dit:
"Nous ignorons ce qui lui est arrivé. Faisons-nous donc un dieu qui marche à
notre tête!" "Soit", dit Aaron, frère de Moïse. "Ôtez les boucles d’or que vous avez
aux oreilles et apportez-les-moi." Prenant cet or, Aaron le fondit et en fit un veau d’or. Alors les Israélites s’écrièrent: "Voilà notre Dieu, qui nous a fait sortir d’Égypte!"
Puis ils se divertirent et adorèrent le veau d’or.
A cette vue, Jéhovah fut enflammé de colère. Il dit à Moïse: "Vite, redescends!
Le peuple se conduit très mal. Il a oublié toutes mes lois et se prosterne devant un veau d’or." Moïse obéit. Comme il approchait du camp, il vit le veau et le peuple qui chantait
et dansait tout autour. Pris d’une violente colère, il brisa en les jetant à terre les
deux tablettes qu’il avait en main et sur lesquelles étaient écrites les lois de Dieu.
Il prit le veau d’or et le fit fondre. Puis il le réduisit en poudre.
Hommes mangeant des raisins

L'enlèvement de Ganymède, jeune berger, était, comme Ovide le décrit dans
Les Métamorphoses, tellement beau et attirant que Jupiter, déguisé en aigle a fondu
sur lui pour le ravir et l'emmener dans l'olympe pour en faire son amant.
Le chien du pauvre Ganymède tente de le retenir sous les yeux d'un diable
ricanant. Virgile décrit aussi cette scène dans l'Enéide.



La Balance et les Gémeaux


Saint-Martin et l'arbre des Païens

La Tentation de Saint-Antoine

L'ange exterminateur décapitant le fils de Pharaon

Judith et Holopherne
Judith apporte aux hébreux la tête d'Holopherne. Ce chapiteau date du XIXe.

La vision de Saint-Antoine



Combat de démons

Lions affrontés


Châtiment de l'avare et du calomniateur
On arrache la langue du calomniateur.
L'avare est présenté avec ses deux sacs d'or.


Les jeux frivoles

Eléphants affrontés (chapiteau mutilé)


La mort de Caïn
Le vieux Lamech, aveugle, mais passionné par la chasse, se fait accompagner par
son fils Tubalcaïn qui lui indique le chemin et le gibier. A cause d’une méprise de
son fils, il atteint Caïn d’une flèche, croyant viser une bête dans des broussailles.
Caïn ne peut pas mourir par la volonté délibérée d’un humain, à cause de la
marque que Dieu a apposée sur lui, pour l’exclure de toute vengeance.
Voyant qu’il a tué son propre ancêtre, Lamech entre en rage et roue de coups
son fils Tubalcaïn, responsable de la méprise. Il le laissera mort sur place.




Adam et Eve

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