lundi 12 octobre 2020

SAINT-LAURENT-DE-MURE (69) - Château-fort delphinal (intérieur)

 Après l'histoire et la visite extérieure du château de Saint-Laurent de Mure, je vous propose

de pousser les portes de la tour-porche pour découvrir l'intérieur.


La tour-porte est l’élément majeur du château, sur lequel a été porté un soin tout particulier.


Pour des raisons défensives évidentes, mais aussi dans un but ostentatoire.

 

La tour-porte rectangulaire du château de Saint-Laurent-de-Mure appartient à un type de construction

défensive, apparue dès le XIe siècle, et qui a perduré jusqu’au XVIe siècle.

 

L’ouverture, probablement en ogive, est alors close par une porte de bois, renforcée de fers ou de clous
et à l’intérieur, barrée par des poutres que l’on entrait dans des logettes creusées dans l’épaisseur du mur.
C’était apparemment le cas pour Saint-Laurent-de-Mure même si les éléments probants n’existent plus.



Tour-porte - Ouverture correspondant à un ancienne archère




Cour intérieure



Deux tours circulaires, reliées par des courtines, à l’est et au sud, encadrent la tour-porte.

Cette disposition a pour objectif d’assurer une meilleure défense du château en gommant les angles morts
et en permettant de débusquer un éventuel ennemi s’approchant de la forteresse.

Le parement est ici identique à celui de la tour-porte : galets et briques.







De toutes les tours, le donjon est la plus imposante et conserve des éléments architecturaux

propres à la résidence du châtelain.

 

Ce type de tour s’est rapidement imposé, dès le Xe siècle, si l’on considère l’exemple de Doué-la-Fontaine,

dans le Maine-et-Loire. Puis peu à peu, elle a évolué, en passant par la tour-résidence (XIe-XIIe siècles, à

Douvres, en Angleterre), par la tour-beffroi, qui avait l’unique fonction de guet (à l’opposé de la tour-résidence.

Surtout répandue en terre d’empire, mais que l’on trouve aussi à Cannes, par exemple), par tour-maîtresse mixte (vers la fin du XIIe siècle. Les tours philippiennes en sont une bonne illustration, comme à Dourdan,

dans l’Essonne) et par, de nouveau, la tour-résidence (1360-1450, comme le donjon d’Arques).

 

Cette tour-maîtresse, à vocation de résidence et typique des tours-maîtresses du début du début du XIVe siècle,
nous est parvenue démantelée, mais conservée sur une hauteur de 15 m. Au regard de sa morphologie,
elle devait atteindre les 20 ou 22 m. De forme circulaire extérieurement, elle est de conception
carrée à l’intérieur, avec des côtés de 5,5 m.




Donjon - Passage agrandi et donnant à l'intérieur



La tour-maîtresse comporte au moins trois niveaux. Le premier, qui correspond le rez-de-chaussée, a été
surbaissé par rapport au niveau initial, de 10-15 cm. Sur les murs sud-ouest et nord-est, deux
ouvertures sont encore présentes mais dont une seule (sud-ouest) donne sur l’extérieur.

Leur forme conique est identique et présente une voûte faite entièrement en briques rouges et des
dalles de pierre supportant la poussée des murs. Des meurtrières, d’une profondeur de 3 m,
d’une hauteur de 2,5 m au début et de 70 cm dans le fond, défendait les abords du donjon.










Donjon - Meurtrières 








Intérieur de la tour sud

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