Après la cathédrale Saint-Maurice, la ville de Vienne peut se féliciter de posséder un
autre édifice religieux d'importance : l'abbatiale Saint-André-le-Bas.
L’édifice est construit sur une terrasse romaine dont subsistent essentiellement des espaces voûtés.
Un premier sanctuaire devait existé dès le VIe siècle au moment du legs d'un certain
Ansemond et de sa femme Ansleubana. Connu uniquement par une copie
tardive, certains doutent de la fondation en 543.
La vrai fondation remonterait plutôt au VIIIe siècle.
autre édifice religieux d'importance : l'abbatiale Saint-André-le-Bas.
L’édifice est construit sur une terrasse romaine dont subsistent essentiellement des espaces voûtés.
Un premier sanctuaire devait existé dès le VIe siècle au moment du legs d'un certain
Ansemond et de sa femme Ansleubana. Connu uniquement par une copie
tardive, certains doutent de la fondation en 543.
La vrai fondation remonterait plutôt au VIIIe siècle.
En 881, Boson, premier roi de Bourgogne (879-887), confirme la possession du monastère
à l’archevêque de Vienne Otramne (876-885) et demande que des
chanoines de la cathédrale y assurent l’office divin.
chanoines de la cathédrale y assurent l’office divin.
Boson prend l’abbaye sous sa protection.
En l’an 1000, l’abbé Gauthier lutte contre le relâchement de la vie monastique
en éditant un règlement qui interdit de voler au réfectoire chandelle, couteau
en éditant un règlement qui interdit de voler au réfectoire chandelle, couteau
cuiller, nappe et tout autre ustensile, et au dortoir, couverture, manteau, oreiller.
L’archevêque Guy de Bourgogne (1088-1119) tente une nouvelle réforme en unissant l’abbaye
à celle de La Chaise-Dieu en 1094. Emprisonnements de moines et d’abbé, interventions
pontificales aboutissent à la suppression de cette union en 1120.
Début du rhabillage de l'église pré-romane en 1152 par le maître d'oeuvre Guillaume Martin ;
une inscription est
gravée à la base du pilier
méridional séparant la 2e de la 3e travée
de la nef le rappelle :
Adorate Dominum in
aula sancta ejus
+ et cum statis ad orandum remittite si quid habetis adversus aliquem usque septadies.
+ Willelmus Martini me fecit anno millesimo centisimo quinquagesimo secundo ab incarnatione Domini
+ et cum statis ad orandum remittite si quid habetis adversus aliquem usque septadies.
+ Willelmus Martini me fecit anno millesimo centisimo quinquagesimo secundo ab incarnatione Domini
On peut traduire l'inscription ainsi :
Adorez le Seigneur dans son temple saint
+ et lorsque vous vous tenez debout pour prier, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez lui jusqu'à soixante-dix fois sept fois.
+ Guillaume Martin m'a fait l'an 1152
+ et lorsque vous vous tenez debout pour prier, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez lui jusqu'à soixante-dix fois sept fois.
+ Guillaume Martin m'a fait l'an 1152
C'est ainsi sous l'abbatiat d'Aquin (1150-1164) que l'église abbatiale a été remaniée.
L'édifice bénéficie de modifications et ajouts jusqu'au début du XIVe siècle.
Etage campanaire du clocher carré dont les faces sont dotées de deux baies géminées romanes
à colonnettes à chapiteaux à crochets (XIIIe siècle) accueillant les arcs en plein cintre.
En 1255, suite à une autorisation papale, l'abbé peut porter la mitre.
Au début du XIVe siècle, malgré les difficultés rencontrées par les moines, les travaux se
poursuivent : le clocher est consolidé par de contreforts et le cloître fait l’objet de remaniements
(les arcatures sont démontées et surhaussées d’environ 0,70 m ; un plafond lambrissé
à couvre-joints moulurés et peints vient remplacer le couvrement d’origine).
à couvre-joints moulurés et peints vient remplacer le couvrement d’origine).
Les 2e et 3e étages du clocher sont du XIIe siècle et affichent des baies en plein cintre
à colonnettes à chapiteaux ornés de visages barbus, tirant la langue, feuillage...
Au-dessus, une arcature en plein cintre repose à intervalles réguliers sur des modillons à
têtes de monstres aux dents acérées, d'animaux, d'hommes barbus.
Une grande fenêtre en plein cintre de la nef avec son intrados orné de feuillage.
la colonnettes de gauche est supportée par un personnage présentant
sa tête décapitée
Exemples de modillons du clocher
La partie supérieure des murs de la nef, juste sous la toiture, est richement décorée :
entrelacs, oves, feuilles, fleurs, têtes humaines et animales...
Plaqué contre le chevet, l'enfeu de la famille de l'Orme conserve une inscription latine :
III IDUS AUGUSTI OBIIT JOHANNES DE ULMO QUI DEDIT NOBIS L SOLIDOS CENSUALES
IN DOMO SUA DE ULMO ; CILICET PRO ANNIVERSARIO SUO X SOLIDOS ET PRO PETRO
PATRE SUO X SOLIDOS ET PRO JOHANNE PATRUO SUO X SOLIDOS ET PRO STEPHANO
PATRE ILLORUM X SOLIDOS ET PRO BONA GENITRICE SUA X SOLIDOS VIII KALENDAS
OCTOBRIS OBIIT STEPHANUS DE ULMO PRO QUO HABEMUS X SOLIDOS CENSUALES IX
KALENDAS DECENBRIS OBIIT PETRUS DE ULMO PRO QUO FILIUS EJUS DEDIT NOBIS X
SOLIDOS V IDUS JULII OBIIT JOHANNES DE ULMO PRO QUO HABEMUS X SOLIDOS
NONIS AUGUSTI OBIIT BONA DE ULMO PRO QUA HABEMUS X SOLIDOS
Que l'on peut traduire par :
Le 3 des ides d’août [11 août] mourut Jean de l’Orme qui nous donna cinquante
sous de cens sur sa maison de l’Orme : à savoir, pour son anniversaire : dix sous et
pour Pierre, son père, dix sous et pour Jean, son oncle, dix sous et pour Etienne,
leur père, dix sous et pour Bonne, sa mère, dix sous. Le 9 des calendes d’octobre
[23 septembre] mourut Etienne de l’Orme pour lequel son fils nous donna dix sous.
Le 5 des calendes de décembre [23 novembre] mourut Pierre de l’Orme pour lequel
son fils nous donna dix sous. Le 5 des ides de juillet [11 juillet] mourut Jean de
l’Orme pour lequel nous avons dix sous. Aux nones d’août [5 août] mourut Bonne
de l’Orme pour laquelle nous avons dix sous.
L'accès à la chapelle Saint-Jean-Baptiste se fait par un portail dont le tympan a été
mutilé, notamment les têtes des personnages.
Construit en 1300 par Martin Berguse, le portail est orné d’un tympan affichant le
couronnement de la Vierge assise entre deux saints.
L'archivolte à six voussures repose sur des tailloirs soutenus par chapiteaux à pampres de vigne.
Le tympan est posé sur des piédroits à anges.
Portail de la chapelle Saint-Jean-Baptiste : chapiteaux à feuilles de vigne et grappes de raisin
Portail de la chapelle Saint-Jean-Baptiste : Anges dont la tête a été buchée et servant
de supports au tympan
Un cloître roman est accolé à l'abbatiale ; il a bénéficé d'une restauration
depuis 2010. Malheureusement la photo présentée ici date d'avant les travaux !
Une nouvelle visite s'impose pour vous proposer prochainement le cloître restauré !
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Copyright - Olivier PETIT - La France Médiévale - 2018 © Tous droits réservés
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