Dominant la vallée et les villages d'Husseren-les-Châteaux et d'Eguisheim, trois donjons,
datant des XIIe et XIIIe siècle, pointent toujours vers le ciel, campés sur la colline du Schlossberg.
Ils ont remplacé un premier château, le plus ancien connus du Haut-Rhin, où Bruno d'Eguisheim-
Dagsburg, le futur Pape Léon IX,fils du comte Hugues IV d’Eguisheim,
passa son enfance au début du XIe siècle.
datant des XIIe et XIIIe siècle, pointent toujours vers le ciel, campés sur la colline du Schlossberg.
Ils ont remplacé un premier château, le plus ancien connus du Haut-Rhin, où Bruno d'Eguisheim-
Dagsburg, le futur Pape Léon IX,fils du comte Hugues IV d’Eguisheim,
passa son enfance au début du XIe siècle.
La première forteresse, occupant l’ensemble du site, aurait été bâtie vers 1016-1018.
Elle appartenait, jadis, à la puissante famille des comtes du Nordgau qui prit le titre
de comtes d’Eguisheim-Dabo.
Bruno d’Eguisheim (1002-1054), y vécu pendant son enfance.
En 1049, au moment où ce dernier devient pape, le château d’Eguisheim est mentionné
pour la première fois dans les archives.
Par la suite, ce grand château fera l’objet de différents partages, aboutissant, progressivement,
à un partage du site en trois châteaux distincts dont les tours émergent de la colline.
Vers 1080 : la partie sud, qui comporte Wahlenbourg et Weckmund, revint aux comtes
de Vaudémont-Eguisheim.
Vers 1150, alors que les comtes de Ferrette acquièrent la partie sud, le comte de Dabo fit
reconstruire la partie nord avec son grand donjon, l’actuel Dagsbourg.
Ensuite,
la partie sud fut dotée de d'un donjon au début du XIIIe siècle, avant
d’être
scindée, en deux parties, formant les actuels
Wahlenbourg et Weckmund.
En 1225, la dernière descendante directe des
comtes de Dabo-Eguisheim décéda.
En 1466, en dehors de la chapelle Saint-Pancrace, le site castrale fut saccagé lors de la Guerre
dite des Six Deniers. En effet, au moment où Hermann Klee, meunier mulhousien, réclama
son salaire (6 deniers) à la ville de Mulhouse, Pierre de Réguisheim, châtelain
de Haut-Eguisheim, et d’autres nobles, en profitèrent pour chercher querelle à la ville.
Suite à cela, les troupes de la ville assiégèrent et endommagèrent sérieusement les trois
châteaux du Haut-Eguisheim : Dagsbourg, Wahlenbourg et Weckmund.
dite des Six Deniers. En effet, au moment où Hermann Klee, meunier mulhousien, réclama
son salaire (6 deniers) à la ville de Mulhouse, Pierre de Réguisheim, châtelain
de Haut-Eguisheim, et d’autres nobles, en profitèrent pour chercher querelle à la ville.
Suite à cela, les troupes de la ville assiégèrent et endommagèrent sérieusement les trois
châteaux du Haut-Eguisheim : Dagsbourg, Wahlenbourg et Weckmund.
Dessin de Philippe Carmona
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Au Sud, le Weckmund se compose d'un petit donjon carré (8,50x8.50m), bâti au début du XIIIe
siècle, en pierres à bossage. Haut de 21 m, il présente des traces d'un incendie qui a
fait éclater les pierres du parement.
L'accès au donjon du Weckmund se faisait jadis par une porte placée au 2e niveau, au sud-est.
Le 1er niveau, voûté, n'était accessible que par une trappe.
Le Weckmund avait une citerne, placée dans l'angle nord-ouest.
Accolé au donjon, un logis était réservé au châtelain et à sa famille.
Parement à pierres à bossage du donjon du Weckmund
Intérieur du donjon du Weckmund
Au milieu du site castral, le château du Wahlenbourg se composait de trois bâtiments
distincts :
le logis comtal, les logements des serviteurs et des officiers, et, en
contrebas,
les habitations des combattant avec les écuries et la
chapelle.
Le donjon du Wahlenbourg, composé de pierres lisses et à bossage, remonte à 1150 ; il est
de même dimension que celui du Weckmund : 8,50x8,50 m.
Haut de 23,50 m, il est orienté vers le sud, pour faire face au Dagsbourg.
L'accès au donjon du Wahlenbourg s'effectuait au moyen d'une échelle car la porte
d'accès se situait au 2e niveau, où il y avait des latrines, un poêle...
Un logis rectangulaire, construit à partir de 1150 et remanié au XIVe siècle, comprend un
niveau aveugle et 2 étages ; il est accolé au donjon.
Une forge, un bâtiment abritant un poêle et la chapelle Saint-Pancrace complètent l'ensemble.
L'accès au Wahlenbourg se fait par une porte en plein cintre avec sa fenêtre
en plein cintre ébrasée.
Au-dessus de la citerne du Wahlenbourg, un puits permettait d'en tirer l'eau.
Succession de porte en plein cintre et ogivale à la base du donjon du Wahlenbourg
Porte ogivale du logis du Wahlenbourg
Donjon du Wahlenbourg
Au Nord, le château du Dagsbourg fut construit, vers 1147, par
le comte de Ferrette.
En 1197, suite à des révoltes contre l’empereur
Henri VI, il fut détruit par
Philippe de Souabe, frère de ce dernier.
Le donjon du Dagsbourg, éventré et ayant perdu la moitié de son parement, date des années
1150 et affiche un plan carré (11x11 m) avec des pierres à bossage placées
à sa base et, au-dessous, des pierres lisses.
Jadis, les seigneurs du Dagsbourg accédaient au donjon, haut de 28 m, par une porte
en plein cintre, placée au 2e niveau ; elle était défendue par un hourd
de bois dont subsistent les corbeaux de pierre.
Parement constitué de pierres à bossage
Donjon éventré avec des murs épais de plus de 2 m
Le Dagsbourg était doté d'un logis accolé à l'enceinte du XIIe siècle ; celui-ci, en partie
ruinée, présente encore les vestiges d'une cheminée et les cordeaux saillants
rappellent la présence d'un plancher en bois.
Restes de la cheminée et des corbeaux accueillant jadis le plancher en bois
Murs remontant au XIIe siècle
Tour circulaire largement arasée, appartenant au Wahlenbourg
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