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vendredi 23 mars 2018

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)

Dans le département de la Haute-Marne, Vignory est un village à part en raison
notamment de sa remarquable église pré-romane dédiée à Saint-Étienne
et bâtie à proximité de la source miraculeuse Saint-Crespin.

Vignory appartient à ces petites cités de caractère qui mettent en avant leur patrimoine.

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)
Chevet à l'abside semi-cirdulaire renforcée de contreforts et
clocher carré romans à deux niveaux de cloches

Au début du IXe siècle, selon l'une des chartes de l'abbaye de Luxeuil, Charlemagne aurait
donné des biens du fisc royal ainsi que des églises qui en dépendaient au premier sanctuaire.

En 1032, Gui, sire de Vignory (950-1032) connu, créa, près de son château, un collège de chanoines. 

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)


L'évêque de Langres, Hardouin ou Hugues 1er de Breteuil, a favorisé cette fondation en
donnant le droit aux chanoines de nommer le curé de la paroisse de Vignory. 

Vers 1050, Roger de Vignory (1032-1059) confia l'église paroissiale à l'abbaye
Saint-Bénigne de Dijon.

Son fils Guy II de Vignory (1025-1097) fit reconstruite l'église.

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)
Clocher - Au-dessus d'une arcature en plein cintre et séparé d'un
cordon de billettes, deux niveaux d'ouvertures à baies géminées romanes
en plein cintre laissent échapper, quand c'est le moment, le son des cloches.

Vers 1049, au moment où les chanoines sont remplacés par les moines, la nouvelle église
semble achevée et l'évêque de Langres, Hardouin de Tonnerre vint la consacrer.

Entre 1051 et 1057, les moines prennent possession de l'église de Vignory. 

Vers la fin du XIe siècle, une deuxième campagne de construction permis la réalisation de l'abside.

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)
Nef du milieu du XIe siècle avec son élévation sur trois niveaux : des arcades associant des
piliers accueillant les cintres ; un premier niveau avec une succession d'ouvertures géminées
à colonne centrale surmontée d'un chapiteau cubique orné ou on de motifs végétaux ;
et enfin des baies en plein cintre simple
VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)

A XIIe siècle, le clocher est construit et l'église est à la fois paroissiale et monastique.

La partie réservée aux moines comprenait le chœur, le chevet et cimetière autour de l'église.

Cinq chapelles le long du bas-côté Sud furent élevées entre la fin du XIVe siècle et le XVIe siècle. 

Au XIXe siècle, la nef est allongée de deux travées avec une nouvelle façade.

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)
Décor d'une imposte d'un des piliers de la nef : un lion affrontant un griffon

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)
Chœur roman à déambulatoire

En 1843, Prosper Mérimée passe par Vignory et dit au sujet de l'église :
 "entré pour passer le temps dans une hideuse église à l'extérieur qui s'annonçait pour être de la fin du XVe siècle. Jugez de ma surprise de la trouver carolingienne à l'intérieur et très ornée...". 

Entre 1843 et 1852, il a été restaurée.

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)

Le chœur et le déambulatoire sont séparés par de puissants colonnes à chapiteaux cubiques
dont les faces sont ornées de lion, griffon, chimère ; en méplat...parfois dans un décor végétal.

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)

VIGNORY (52) - Eglise Saint-Etienne (IXe-XIIe siècle)
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lundi 27 juillet 2015

AVOLSHEIM (67) - Chapelle Saint-Ulrich

La chapelle Saint-Ulrich,  qui s’élève au milieu du village, entre l’église Saint-Materne
et la Bruche, est un beau témoin des premiers temps de l'architecture religieux
de l'extrême fin du Xe siècle ou du tout début du XIe siècle.

AVOLSHEIM (67) - Chapelle Saint-Ulrich

 Cette chapelle tétraconque, appelé également le baptistère, fait partie des deux plus
anciens édifices médiévaux d'Alsace !

Le sanctuaire semble avoir été construit à l'extrême fin du Xe siècle ou au tout début du XIe siècle.  

AVOLSHEIM (67) - Chapelle Saint-Ulrich

A l’époque romane, un clocher octogonal, pourvu de baies simples et géminées en plein
cintre, fut élevé sur  le tambour de la coupole de la chapelle. La toiture du clocher
est composée de tuiles.

En 1774, l'édifice devenant l’église paroissiale d'Avolsheim, on supprima l'absidiole est
afin de permettre l'accès à la nouvelle nef construite avec un portail à fronton triangulaire.

AVOLSHEIM (67) - Chapelle Saint-Ulrich

En 1911, avec la construction d'un nouvelle église de style néo-roman, à côté de la chapelle,
il devint urgent de supprimer la nef bâtie en 1774. 

Comme certains érudits imaginaient que cette chapelle était un ancien baptistère, au regard
de sa forme centrée, un sondage archéologique fut effectué en 1937 ;  il se révéla négatif.

AVOLSHEIM (67) - Chapelle Saint-Ulrich

AVOLSHEIM (67) - Chapelle Saint-Ulrich
Clocher octogonal surmontant la coupole ; ces trois face affichent des baies géminées en plein cintre
(celles des extrémités, ont une colonnette centrale soutenant un chapiteau en forme de tau !)
AVOLSHEIM (67) - Chapelle Saint-Ulrich

AVOLSHEIM (67) - Chapelle Saint-Ulrich
Sur le côté nord une fenêtre géminée, plus petite que les autres et richement ornée de palmettes,
tressages et têtes, surmonte une porte d’accès au clocher.

AVOLSHEIM (67) - Chapelle Saint-Ulrich

 En 1967, le Service des Monuments historiques demanda le dégagement de
peintures murales de la coupole et du tambour.

Bien que délavées, ces fresques sont composées de trois couleurs dominantes :
le vert, le rouge et l’ocre.

AVOLSHEIM (67) - Chapelle Saint-Ulrich

Sur le tambour de la coupole sont représentés les quatre évangélistes, inscrits dans un demi-cercle.
Ils sont reconnaissables grâce aux symboles qui leurs sont liés : Saint Luc et l'ange, Saint Jean
et l’aigle, Saint Marc et le lion et enfin Saint Mathieu et le taureau.

Quatre chœurs de trois anges figurent entre les demi-cercles.

Une frise composée d’entrelacs sépare la coupole et son tambour de la partie basse ornée
de quatre tableaux séparés par quatre baies romanes ébrasées
et soulignées d'un décor d'entrelacs.

AVOLSHEIM (67) - Chapelle Saint-Ulrich
Calotte de la coupole :  dans un fond étoilé, on perçoit la Sainte Trinité, sous une forme particulière,
méconnue aujourd’hui. Dieu, Père et Fils, homme en majesté mais sans barbe porte le nimbe cruciforme habituellement réservé au Christ. Il bénit de la main droite et dans la gauche tient la croix.
Sur sa poitrine une tache blanche, le Saint-Esprit. Cette interprétation est basée sur des similitudes 
existant, au niveau du traitement, à l’autel portatif de Hildesheim en Allemagne
(datant du XIIe siècle) et au vitrail du chœur de Saint-Denis en France (1140).


AVOLSHEIM (67) - Chapelle Saint-Ulrich
Un homme habillé, la tête nimbée et les mains levées, est plongé jusqu’à la poitrine dans
l’eau (composée de 7 ondes). Il est entouré par trois autres personnages.
Ce tableau semble faire écho à deux épisodes bibliques:
Soit Naaman se plongeant sept fois dans le Jourdain pour être guéri de la lèpre !
Soit une représentation du baptême du Christ !

AVOLSHEIM (67) - Chapelle Saint-Ulrich
Trois personnages : un roi couronné sur son trône, avec son manteau drapé sur l’épaule gauche
est accompagné de son ministre , il s’adresse à un jeune homme habillé de la courte tunique
franque. Cette figuration pourrait rappeler un épisode biblique :
Saül envoyant David affronter Goliath, ou l’invitant à jouer de la harpe ?

AVOLSHEIM (67) - Chapelle Saint-Ulrich
Un homme, pieds et mains liés, glisse à travers les eaux, figurées par des courbes ondulantes,
vers une porte qui lui est indiquée par un ange. Ce tableau fait vraisemblablement référence
à l'épisode biblique où Jonas, jeté à la mer lors de la tempête, trouve son salut dans
la gueule (ici la porte) de la baleine.

AVOLSHEIM (67) - Chapelle Saint-Ulrich
Un personnage central, un saint portant un lourd manteau tend une clé à un second, plus frêle
et en tunique. Ce tableau fait-il référence au moment où Saint-Pierre ordonna
à Saint-Materne d’évangéliser l’Alsace ?

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