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lundi 13 mars 2023

ALET-LES-BAINS (11) - Abbaye Notre-Dame (XIe-XIVe siècle)

 A Alet-lès-Bains subsistent encore les majestueux vestiges de l'abbaye Notre-Dame.

Fondée à la fin Xe siècle, ce monastère va prospérer au fil des siècles.



Avant 1058, l'abbaye fut ravagée par le comte de Carcassonne au moment du conflit entre
l'archevêque Guifred de Narbonne et le vicomte de Narbonne Bérenger.

L’abbé Pons Amiel (1167-1197) décida de protéger l’abbaye et le bourg attenant en les enserrant
dans un rempart dont il reste quelques éléments (murs et portes fortifiés)


Lors de la Croisade albigeoise et avec la victoire de Simon de Monfort sur les Cathares,
les moines d'Alet demandèrent la protection du comte de Foix.

En 1268, l'abbé d'Alet Raimon II prit la tête d'une troupe armée afin de prendre et d'incendier
 le château de Fa, en tuant la garnison et détruisant notamment la tour carrée.

Pour cet acte incompréhensible, Maurin, archevêque de Narbonne, l'excommunia et lui
demande de reconstruire, à ses frais, la tour carré de Fa.

Le 18 février 1318, l'abbatiale Notre Dame d'Aleth devint également la cathédrale Notre-Dame
d'Aleth dont relevait un diocèse, comprenant l'ancien pagus Redensis.


Avec les Guerres de Religion, l'abbaye-cathédrale subit les assaut des combattants.

En 1577, un boulet de canon fit alors effondrer une partie de la toiture de la cathédrale et
les pierres du monument servie pour remonter les remparts de la cité.





Plan de l'abbaye 

L'abbatiale d'Alet se compose d'une nef et d'une abside romane auxquelles a été rajouté,
au XIVe siècle, une abside gothique dont il subsiste un tiers environ. 


Deux clochers romans (Notre-Dame et Saint-Michel) domine encore les ruines de l'abbaye.

L'accès à la nef de l'abbatiale se fait par le biais d'un portail roman en plein cintre.

Du cloître disparu, seule la salle capitulaire est encore debout.




Baies en plein cintre romanes décorés d'entrelacs, de billettes...



Sur le mur sud, des animaux allongés semblent protéger l'édifice.





Le portail roman présente une archivolte en plein cintre à trois voussures dont
seule la dernière présente un décor végétal.

Deux chapiteaux, jadis soutenu par des colonnes, supportent encore cette archivolte.









L'abside romane à pans coupés est richement décorée avec, à mi-hauteur, une arcature à
colonnettes et trilobes engagés, et juste sous la toiture disparue, une frise décorative
à billettes, dents d'engrenage et chapiteaux corinthiens inspirés de l'architecture antique.













Le clocher Notre-Dame a été largement éventré et se composait alors de plusieurs niveaux.

Seul la face nord est encore conservée avec ses trois baies en arc semi-brisé laissant jadis
échapper le son des cloches.





Le chœur roman aménagé dans l'abside du XIe-XIIe siècle est aussi riche qu'à l'extérieur.





L'une des chapelles latérales restantes de l'abside gothique présente un voûtement 
en étoile avec une clef décorée.

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dimanche 1 novembre 2020

DIE (26) - Abbaye cistercienne de Valcroissant (XIIe siècle)

 Dans un vallon retiré, proche de Die, des moines, venus de l'abbaye cistercienne de Bonnevaux, 7e fille de Cîteaux, ont édifié l'abbaye Notre-Dame de Valcroissant, le 11 novembre 1188.

En raison de la perte des archives monastiques de Valcroissant et de Bonnevaux, l'histoire de cet établissement cistercien est mal connu.

Cependant au regard des bulles papales de Clément VI, l'abbaye eut une relative importance
dans l'histoire religieuse de Die.

Avec la guerre de Cent Ans puis les Routiers de Raymond de Turenne saccagèrent de nombreux
édifices religieux et monastiques dont l'abbaye de Valcroissant.



 A la fin du XVe siècle, marqués par les Guerres d'Italie, le passage de bandes armées et de pillards, ainsi que plusieurs épidémies de peste, dont celle de 1485, causèrent des troubles dans la région.

L'abbaye de Valcroissant, bien qu'à l'écart du monde, fut la proie de soudards.


Avec le régime de la commende, les moines perdirent la plus grosse part de ses revenus, la dégradation des bâtiments et le dépérissement du domaine en découla naturellement.

Au XVIe siècle, les Guerres de Religion n'épargnèrent pas Valcroissant. Le monastère fut pillé, les forêts de l'abbaye dévastées et les moines dispersés. L'on suppose que c'est en 1568 que la façade de l'église, les premières travées de la nef et le cloître furent gravement endommagés.

A partir de 1568 et jusqu'en 1644, tout service religieux cessa dans l'abbaye, devint une simple ferme.

En 1641, Noël de Lalane, docteur en théologie de l'Université de Paris, entreprit la restauration de l'église afin de la rendre au culte, en faisant fermer l'arc triomphal du chœur, pour en faire une petite chapelle conventuelle ; en 1673, un seul moine et son valet vivait à Valcroissant.


En fait, dès cette époque, l'abbaye ne fut plus que ce qu'elle deviendra définitivement après la révolution : une ferme isolée. Les abbés commendataires se contentèrent d'en percevoir les maigres revenus sans entreprendre les réparations nécessaires. L'église divisée en deux dans le sens de la hauteur deviendra étable et grange de même que le réfectoire et la salle capitulaire.


L'abbaye fut vendue comme bien national, le 7 janvier 1791.

En 1820, elle fut acquise par la famille Chevandier de Valdrôme.

En 1897, le domaine fut revendu à Mr le Pasteur Dhauteville, qui voulait en faire un orphelinat.

Valcroissant fut ensuite acheté par la famille Gory qui exploita le domaine jusqu'à la fin de la Première Guerre Mondiale,  puis la loua à des fermiers.

En 1950, Mr Marcel Légaut en fit l'acquisition ; ses enfants exploitent toujours le domaine.

Classée Monument Historique, le 25 octobre 1971, Les Amis de Valcroissant, aide à la réhabilitation des parties anciennes et à l'animation culturelle.

Baie romane en plein cintre ébrasée de la chapelle

Baie romane de la salle capitulaire


Chevet de l'abbatiale avec son oculus

Baie romane en plein cintre ébrasée éclairant le bas-côté nord de l'abbatiale

Passage voûté en berceau permettant de passer des jardins au cloître

Façade des bâtiments conventuels avec des portes à arcs trilobés


Portes romanes ; celle de gauche en à voussures en plein cintre et chapiteaux végétaux (aux
colonnes disparues) donne accès à l'abbatiale ; celle de droite à linteau à arc
en plein cintre permet d'accéder à la chapelle.


Salle capitulaire - Une porte ogivale est encadrée par deux baies géminées à arcs surbaissés
soutenus par des colonnes centrales octogonales à chapiteau végétal







Intérieur de la salle capitulaire voûtée à croisée d'ogives et clef fleuronnée

Chapelle romane jouxtant l'abbatiale


Escalier menant au dortoir des moines

Mur extérieur avec ses baies semi-brisées et sa rosace polylobée

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