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dimanche 1 novembre 2020

DIE (26) - Abbaye cistercienne de Valcroissant (XIIe siècle)

 Dans un vallon retiré, proche de Die, des moines, venus de l'abbaye cistercienne de Bonnevaux, 7e fille de Cîteaux, ont édifié l'abbaye Notre-Dame de Valcroissant, le 11 novembre 1188.

En raison de la perte des archives monastiques de Valcroissant et de Bonnevaux, l'histoire de cet établissement cistercien est mal connu.

Cependant au regard des bulles papales de Clément VI, l'abbaye eut une relative importance
dans l'histoire religieuse de Die.

Avec la guerre de Cent Ans puis les Routiers de Raymond de Turenne saccagèrent de nombreux
édifices religieux et monastiques dont l'abbaye de Valcroissant.



 A la fin du XVe siècle, marqués par les Guerres d'Italie, le passage de bandes armées et de pillards, ainsi que plusieurs épidémies de peste, dont celle de 1485, causèrent des troubles dans la région.

L'abbaye de Valcroissant, bien qu'à l'écart du monde, fut la proie de soudards.


Avec le régime de la commende, les moines perdirent la plus grosse part de ses revenus, la dégradation des bâtiments et le dépérissement du domaine en découla naturellement.

Au XVIe siècle, les Guerres de Religion n'épargnèrent pas Valcroissant. Le monastère fut pillé, les forêts de l'abbaye dévastées et les moines dispersés. L'on suppose que c'est en 1568 que la façade de l'église, les premières travées de la nef et le cloître furent gravement endommagés.

A partir de 1568 et jusqu'en 1644, tout service religieux cessa dans l'abbaye, devint une simple ferme.

En 1641, Noël de Lalane, docteur en théologie de l'Université de Paris, entreprit la restauration de l'église afin de la rendre au culte, en faisant fermer l'arc triomphal du chœur, pour en faire une petite chapelle conventuelle ; en 1673, un seul moine et son valet vivait à Valcroissant.


En fait, dès cette époque, l'abbaye ne fut plus que ce qu'elle deviendra définitivement après la révolution : une ferme isolée. Les abbés commendataires se contentèrent d'en percevoir les maigres revenus sans entreprendre les réparations nécessaires. L'église divisée en deux dans le sens de la hauteur deviendra étable et grange de même que le réfectoire et la salle capitulaire.


L'abbaye fut vendue comme bien national, le 7 janvier 1791.

En 1820, elle fut acquise par la famille Chevandier de Valdrôme.

En 1897, le domaine fut revendu à Mr le Pasteur Dhauteville, qui voulait en faire un orphelinat.

Valcroissant fut ensuite acheté par la famille Gory qui exploita le domaine jusqu'à la fin de la Première Guerre Mondiale,  puis la loua à des fermiers.

En 1950, Mr Marcel Légaut en fit l'acquisition ; ses enfants exploitent toujours le domaine.

Classée Monument Historique, le 25 octobre 1971, Les Amis de Valcroissant, aide à la réhabilitation des parties anciennes et à l'animation culturelle.

Baie romane en plein cintre ébrasée de la chapelle

Baie romane de la salle capitulaire


Chevet de l'abbatiale avec son oculus

Baie romane en plein cintre ébrasée éclairant le bas-côté nord de l'abbatiale

Passage voûté en berceau permettant de passer des jardins au cloître

Façade des bâtiments conventuels avec des portes à arcs trilobés


Portes romanes ; celle de gauche en à voussures en plein cintre et chapiteaux végétaux (aux
colonnes disparues) donne accès à l'abbatiale ; celle de droite à linteau à arc
en plein cintre permet d'accéder à la chapelle.


Salle capitulaire - Une porte ogivale est encadrée par deux baies géminées à arcs surbaissés
soutenus par des colonnes centrales octogonales à chapiteau végétal







Intérieur de la salle capitulaire voûtée à croisée d'ogives et clef fleuronnée

Chapelle romane jouxtant l'abbatiale


Escalier menant au dortoir des moines

Mur extérieur avec ses baies semi-brisées et sa rosace polylobée

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Copyright - Olivier PETIT - La France Médiévale - 2020 © Tous droits réservés

dimanche 28 octobre 2018

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne

Le Thoronet, commune varoise du pays de Brignoles, possède l'une des plus belles
abbayes cisterciennes de France.

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne

Édifiée entre 1160 et 1230, l'abbaye du Thoronet est, avec Silvacane et Sénanque, l'une des
trois abbayes cisterciennes de Provence.

Avant de fonder l’abbaye du Thoronet, l'abbé Paulin et 12 moines, venant de l'abbaye de Mazan,
 créèrent, le 14 avril 1136, la première abbaye cistercienne sur la commune de Tourtour ;
l'abbaye de Florièyes se situait alors une journée de marche au nord-ouest
de l’actuel site du Thoronet.

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne
Abbatiale - Chevet avec son abside semi-circulaire aux baies romanes en
plein cintre ébrasées, dominée par le clocher carré
LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne

Malgré les donations qui affluèrent, l'abbaye de Florièyes ne se développa pas suffisamment.

La communauté décida alors de migrer vers l'actuel site du Thoronet afin d'y fonder
une nouvelle abbaye, grâce notamment à Raymond Bérenger, comte de Provence.

La charte de donation de la terre remonte alors au mois d'avril 1146.

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne

L'acte de fondation de l'abbaye en 1157, scelle l'avenir de l'abbaye de Florièyes, qui
devint alors un simple prieuré restant dans le giron de l'Ordre Cistercien.

Avant sa dissolution, l'Ordre du Temple, à travers la commanderie du Ruou à Lorgues,
était alors suzerain de l'abbaye du Thoronet. Par la suite, les moines obtinrent
les biens de Templiers de la commanderie du Ruou.

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne
Vaisseau - Nef voûtée en berceau brisé et bas-côté voutés de demi-berceau

Jusqu'au milieu du XIIIe siècle, les donations affluèrent et permirent à l'abbaye du Thoronet
d'organiser son économie autour de l'agriculture et de l'élevage.

Au XIVe siècle, à l'instar d'autres établissements cisterciens, l'abbaye déclina.

Passé la fin du Moyen Age, le monastère connu des hauts et bas ; à la Révolution
française, seulement 7 moines vivaient alors au Thoronet.

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne
Chœur voûté en cul-de-four avec un cordon séparant le
voûtement des baies en plein cintre ébrasées

Vendue comme bien national en 1791, l'établissement monastique tomba alors en décrépitude
jusqu'a son acquisition par l’État en 1854 qui mande alors sur place le célèbre Mérimée,
qui débloqua alors des fonds pour relever l'ancienne abbaye.

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne
Bras du transept - Chapelles voûtées en cul-de-four avec partiellement
des fresques dans la conque

Les abbés du Thoronet :

1146-1149 : Paulin
1149-1157 : Jean I
1157-1170 : Pons
1170-1176 : Foulques I
1176-1188 : Pierre
1188-1197 : Etienne
1197-1201 : Hugues
1201-1205 : François I
1205-1208 : Foulques de Marseille
1208-1209 : Guillaume I
1209-1216 : Raoul
1216-1221 : Guillaume II Martin
1221-1227 : Guillaume III du Monastier
1227-1270 : Guillaume IV de Signe
1270-1278 : Alphonse
1278-1345 : Guillaume V
1345-1361 : Bernard
1361-1371 : Bertrand
1371-1380 : Guillaume VI
1380-1389 : Mitre I de Vésian
1389-1397 : Guillaume VII de Damas
1397-1400 : Jean II
1400-1402 : Jean III de Sicard
1402-1409 : Raymond Drogoul
1409-1417 : Nicolas I
1417-1428 : Mitre II de Gastinelle
1428-1439 : Jean IV Soubin
1439-1441 : Antoine I
1441-1443 : Louis I du Pont
1443-1449 : Guillaume VIII du Pont
1449-1466 : Marquet des Rices
1466-1487 : Gaucher de Forcalquier
1487-1499 : Honoré I de Braschi de Saint-Estève

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne
Bas-côté sud séparé de la nef par des arcades à arcs semi-brisés
LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne
Nef - Chapiteau roman à la croix et besans

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne
Bâtiment des frères convers qui assuraient les tâches manuelles pendant que les
frères se consacraient à la prière

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne

La salle capitulaire, qui date de 1170 pour les murs et les colonnes, de 1200-1240,
pour les voûtes d’ogives, présentent deux arcades triple à colonnes doubles
et chapiteaux cubiques recevant les arcs en plein cintre.

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne

A l'intérieur de la salle capitulaire, deux puissantes colonnes à chapiteaux ornés de
feuilles grasses, épis croisés et main tenant une crosse abbatiale, accueillent
les retombées du voûtement en croisées d'ogives.

Des bancs pour les moines sont aménagés tout autour de la pièce.

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne

De 30 m de côté, le cloître de l'abbaye du Thoronet, commencé en 1175, présente
trois galeries voûtées en berceau brisé et des ouvertures en plein cintre
à colonne centrale à chapiteaux végétaux recevant les arcs
en plein cintre surmontés d'un oculus ébrasé.

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne
Cloître -  L'une des ouverture géminée à colonne à chapiteau garni de feuilles
grasses recevant les arcs en plein et l'oculus ébrasé

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne

Le préau du cloître permet de voir l'espace réservé au lavabo liturgique unique en son genre.

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne
Le lavabo avec sa cuve circulaire et sa partie centrale au nombreux
conduits laissant échapper l'eau nécessaire aux ablutions des moines

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne
Mur extérieur du dortoir des moines avec sa série de baies en plein cintre ébrasées

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne
Le cellier voûté en berceau brisé et à arcs doubleaux

LE THORONET (83) - Abbaye cistercienne
Le dortoir des moines situé à l'étage, au-dessus de la salle capitulaire
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