Après l'abbaye aux Dames, je vous invite à découvrir l'abbaye aux Hommes,
construite, dès 1066, selon les volontés de Guillaume le Conquérant.
Le nouveau maître de l'Angleterre, qui a décidé dès 1063 la construction demande alors à Lanfranc
de Pavis, moine et écolâtre du Bec-Hellouin, de venir à Caen pour prendre les rennes
de Pavis, moine et écolâtre du Bec-Hellouin, de venir à Caen pour prendre les rennes
de la nouvelle abbaye qui se construit.
Le 18 juin 1066, l'abbaye Saint-Etienne n'étant pas encore achevée, son choeur est consacré
lors d'une cérémonie religieuse, les principaux barons de Normandie, de l'archevêque de Rouen,
des évêques de Bayeux, Lisieux, Avranches et Évreux, des abbés du Bec, de Fécamp, de
Saint-Ouen de Rouen, du Mont-Saint-Michel de Saint-Wandrille de Fontenelle,
de Saint-Vigor, de Lonlay et d'Évron.
Le 25 décembre 1066, Guillaume le Conquérant est couronné roi d'Angleterre.
Le chroniqueur Guillaume de Poitiers décrit la fondation de l'abbaye par Guillaume le Conquérant :
« Pour l'établir abbé du monastère de Caen, il lui fallut user, pour ainsi dire, d'une pieuse contrainte
; car Lanfranc s'y refusait moins par amour pour l'humilité, que par crainte d'un rang trop élevé.
Ensuite, Guillaume le Conquérant enrichit ce monastère de domaines, d'argent, d'or et de divers
ornements ; il le fit construire à petits frais, d'une grandeur et d'une beauté abordable, et peu
digne du bienheureux martyr Étienne, par les reliques duquel il devait être honoré
et auquel il devait être consacré. »
L'édifice sera achevé en 1083.
Le corps de Guillaume le Conquérant, duc de Normandie et roi d'Angleterre, est inhumé à même
le chœur de l'abbatiale Saint-Étienne, peu après le 9 septembre 1087, date de sa mort.
La cité de Caen changeant ensuite de propriétaires régulièrement, un coup les Anglais,
un coup les Français, l'abbaye sera modifié au fil du temps.
De style lombard, l'édifice est l’héritier des innovations accomplies dès 1040 à Notre-Dame
de Jumièges, elle-même s'inscrivant dans la tradition carolingienne et ottonienne :
alternance des piles, vastes tribunes voûtées, articulation en doubles travées,
déambulatoire, massif à deux tours.
Mais d'autres éléments architecturaux sont totalement nouveaux :
façade harmonique, continuité parfaite entre le vaisseau de nef et la façade, coursière
faisant le tour de l'édifice et voûtement sexpartite.
La façade occidentale, tout en conservant sa base romane, affiche deux tours à flèches gothiques.
A la base de la façade occidentale, on trouve trois portails romans en plein cintre
dont les piédroits sont constitués de colonnes à chapiteaux végétaux
soutenant les archivoltes à plusieurs voussures.
Lorsqu'on pénètre à l'intérieur de l'abbatiale, on remarque un puissant vaisseau composé
d'une nef centrale accostée de deux bas-côtés ; l'ensemble est voûté sur croisées d'ogives à clefs.
Longue de 110 m, la nef de l'abbatiale Saint-Etienne affiche une vraie unité de style.
Travées de chœur et déambulatoire
Bas-côté sud
Bas-côté nord
Bas-côté sud prolongé du déambulatoire
Déambulatoire bordant le chœur et lui-même donnant sur des chapelles rayonnantes
Le chœur, remanié au XIIIe siècle, dans le style gothique, abrite le tombeau de Guillaume
le Conquérant, duc de Normandie et roi d’Angleterre.
Nef - Voûtement sur croisées d'ogives à clefs armoriées
Nef - Élévation : les deux niveaux supérieurs
Croisée du transept supportant le clocher ; voûtement en étoile et arcature romane en plein cintre
Chapiteaux à crochets (XIIIe siècle)
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