Dans la campagne girondine, à quelques kilomètres de Libourne, le village de Montagne peut
se féliciter de posséder deux édifices religieux romans !
Ici, je vous présente l'extérieur de l'église Saint-Georges (XIe-XIIe siècles) installée
à environ 500 m du centre du bourg de Montagne.
Construite dès le XIe siècle sur les ruines d'une villa gallo-romaine, l'église Saint-Georges
fait partie de ses édifices romans les mieux conservés en Gironde.
Vers 1110, lors d’une donation à la collégiale de Saint-Emilion par l’archevêque Arnaud Guiraud,
l'église Saint-Georges de Montagne est mentionnée pour la première fois, en même
temps que celle dédié à Saint-André .
En 1398, le sanctuaire est encore mentionnée dans la liste des édifices paroissiaux du diocèse.
L'accès à l'intérieur de l'église se fait par le biais d'un portail latéral de la fin du XIe siècle
installé sur le mur sud de l'édifice. Un avant-corps du début du XIIe siècle, inspiré de
l'art antique le protège.
En l'archivolte en plein cintre du portail et le fronton triangulaire de l'avant-corps, une frise
comporte encore deux métopes sculptées en très bas relief : un personnage qui tient
un bâton en forme de tau et deux personnages qui semblent s'affronter.
Le portail comporte une archivolte à voussures en plein cintre retombant sur deux puissants
chapiteaux sculptés ; celui de gauche est décoré de palmettes, rinceaux et entrelacs,
celui de droite est historié avec deux personnages notamment.
Sur le chapiteau de droite, la corbeille présente un lion dressé sur ses
pattes arrière, la queue rentrée puis redressée est terminée en
couronne. Sa patte avant droite est saisie par la main droite
d'un personnage les jambes écartées et accroupi. Le
lion est en train d'avaler la tête de cet homme.
Tout à gauche de la corbeille du chapiteau, un deuxième homme habillé en tunique courte, une ceinture autour de la taille, agrippe avec sa main droite le bras gauche du premier homme.
Le thème de ce chapiteau semble la luxure et met en garde l'homme tenté.
Tout à gauche de la corbeille du chapiteau, un deuxième homme habillé en tunique courte, une ceinture autour de la taille, agrippe avec sa main droite le bras gauche du premier homme.
Le thème de ce chapiteau semble la luxure et met en garde l'homme tenté.
L'une des baies romanes en plein cintre aux claveaux bien agencés
Oculus roman de la façade occidentale
Bras sud du transept avec ses deux oculi et sa baie en plein cintre étroite
Le clocher carré élancé et étroit se compose de quatre niveaux : un rez-de-chaussée plein puis
trois étages ayant sur chaque face, une baie en plein cintre ; celles du dernier étage
affichent une colonnette centrale formant ainsi des baies géminées.
Ce clocher présente une particularité ! La corniche de premier étage affiche une frise composée
de métopes à trous ronds et triglyphes. D'autres trous ronds forment une sorte de cercle
autour de la baie en plein cintre. Quelle est leur utilité ?
On retrouve sur chacune des faces ces trous ronds, qui ne sont pas des trous de boulins
rappelant l'ancrage de l'échafaudage médiéval, mais peut-être des cavités
accueillant un insert ou pas !
L'abside centrale semi-circulaire à contreforts est décorée de modillons du début du XIIe siècle.
Ces derniers sont sculptés de représentations classiques de l'iconographie romane : cracheurs de rinceaux (hommes et animaux) ; tireurs de langue (hommes et animaux), personnage obscène,
joueur de cor et têtes d'animaux maléfiques (bouc, loup, serpent).
L'abside centrale comporte trois baie en plein cintre installées entre les contreforts
Tête de loup et pignes avec serpent
Tête d'un animal tirant la langue et buste d'un homme moustachu étendant ses bras
A droite, deux hommes enlacés (des moines ou religieux ?)
Tête d'un monstre tirant la langue et tête d'un animal de trait
Tête d'un homme tirant la langue et joueur de cor debout
Cracheur de rinceaux et palme
Têtes d'animaux (à droite, un bouc ?)
Personnage moustachu debout et exhibitionniste anal
A droite un tonneau
Abside centrale : Baie en plein cintre cantonnée de colonnettes à chapiteaux
(à entrelacs à gauche et feuillage à droite)
Accolée à l'abside centrale, l'abside semi-circulaire romane est d'une belle
simplicité avec sa baie en plein cintre et sa toiture semi-conique.
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