A l'Est de Lyon, le Velin fut un territoire convoité par différents seigneurs dont les comtes
de Savoie et les dauphins de Viennois, qui firent édifier des châteaux
de Savoie et les dauphins de Viennois, qui firent édifier des châteaux
pour asseoir leur pouvoir respectif.
Le château de Saint-Laurent-de-Mure a donc été construit sur ordres du
dauphin de Viennois pour contrecarrer les plans du comte de Savoie.
Ce château a été l'objet de mon mémoire de maîtrise d'Histoire Médiévale passée
à l'Université Lyon II en 1998 !
Le château de Saint-Laurent-de-Mure a donc été construit sur ordres du
dauphin de Viennois pour contrecarrer les plans du comte de Savoie.
Ce château a été l'objet de mon mémoire de maîtrise d'Histoire Médiévale passée
à l'Université Lyon II en 1998 !
La guerre reprenant entre la Savoie et le
Dauphiné, dès 1299, les coups de main contre les châteaux
ennemis se
multiplièrent, tout comme les représailles. C’est pourquoi, le dauphin de Viennois
occupa délibérément le village de Saint-Laurent-en-Velin dans les années 1310-1314.
Pour affirmer ses prétentions, il entreprit, sans tarder, la construction d’un
château.
L'édification de celui-ci s’explique par une stratégie de
réciprocité ; en effet, les terres delphinales
de La Palud, de Maubec, d’Embournay
étaient occupées illégalement
par les hommes du comte de Savoie.
La querelle entre les deux principautés
s’apaisa par la signature du Traité de Villarbenoit,
le 10 juin 1314, par
Amédée V (1285-1323), comte de Savoie, et Jean II (1307-1318),
dauphin de
Viennois. Ce traité faisait entrer le mandement et
le château de Saint-Laurent
dans le domaine delphinal.
Le châtelain, désigné par le dauphin,
était chargé de gouverner, en son nom, le château et
la juridiction, il était
astreint à résidence dans ses murs, chargé de présenter un livre
de comptes, une fois l’an, et de faire respecter la juridiction des dauphins
dans le
territoire relevant de la châtellenie.
Les comptes de châtellenie concernant le
château delphinal de Saint-Laurent, nous donnent des
renseignements précieux
concernant le monument en lui-même ainsi que tout ce qui se passe
dans son
mandement. (Ce château faisait partie d’un ensemble d’autres forteresses
delphinales tous édifiés à la même époque, ayant pour fonction la défense du
Bas-Dauphiné.).
Les châtelains de Saint-Laurent-de-Mure sont
désignés par divers termes médiévaux, caractérisant
leur fonction. Ainsi, on
trouve « dominus », le seigneur ; « castellanus »,
le chatelain ;
« dominus castellanus » le
seigneur-châtelain, « miles » le chevalier, ou encore
« domicellius »
signifiant sans doute damoiseau.
En 1349, le dernier dauphin Humbert II céda son
domaine patrimonial au roi de France,
en faveur de son fils aîné ; et lors du Traité de 1355 entre la France et la Savoie,
Saint-Laurent-de-Mure et son château devinrent possessions royales.
Le château et le mandement de
Saint-Laurent-de-Mure furent alors inféodés à
Hugues de Genève, vers 1358.
Le 2
décembre 1370, Béatrice de Genève,
comtesse de Saluces, reçu, du dauphin, les terres
de Saint-Donat,
Saint-Laurent, de Colombier, de Villeneuve, de Roybon, de Septême.
En 1374, la marquise de Saluces, ayant une
dette de 3500 florins, concéda le château de
Le
gouverneur du Dauphiné, Charles Bonville, ayant donné son approbation, Guichard
de Montagny, seigneur temporaire, prêta hommage au dauphin pour le château de
Saint-Laurent, le 9 juin 1374.
Le 5 avril 1413, Geoffroy Lemengre dit
Bouriquaut, prêta hommage au dauphin Louis pour la
terre de Saint-Laurent. Ce
Geoffroy l'aurait acheté au cardinal Amédée de Saluces
pour la somme de 3000 florins d’or.
Il fut contraint, par un acte delphinal, du
17 juin 1419, de restituer le château et
ses dépendances moyennant un acompte
de 500 florins.
Après la Bataille d'Anthon, du 11 juin 1430, Louis, marquis de Saluces, prêta
l’hommage-lige
pour la baronnie d’Anthon et le château de Saint-Laurent-de-Mure, le 16 avril 1434.
Le château de Saint-Laurent, fut ensuite attribué, ainsi que la baronnie
d’Anthon, au chambellan
du roi, Imbert de Baternay, plus connu sous le
nom de Monsieur du Bouchage.
La forteresse occupe une petite butte.
Des fossoiements ont été effectués pour la défense de celle-ci.
Le château se compose d'une tour-porte, qui permet l’accès
à la cour intérieure, puis trois tours
circulaires dont une paraît être le
donjon ou la tour-maîtresse, où devait résider le châtelain.
Toutes ces tours
sont reliées entre elles par des courtines. La basse-cour est délimitée par le
vingtain.
L’ensemble du site a été démantelé, avec suppression des
éléments défensifs (mâchicoulis, créneaux…). Cependant il subsiste des
élévations suffisantes pour témoigner de l’état ancien.
Le château se présente sous la forme
d’un trapèze à trois côtés qui
font approximativement 32 m
et un dernier d’environ 42 m. La
tour-maîtresse, située à l’angle nord, est disposée en saillie
par rapport à
l’enceinte. Du haut de cette tour, il était possible de surveiller la région
sur 360°.
Ainsi la forteresse affirme symboliquement sa vocation de
commandement.
Deux autres tours, qui encadrent la porte
d’entrée, aménagée dans la courtine sud-est au travers
d’une tour-porte
rectangulaire.
Le vingtain comporte également la fondation d’une tour
circulaire, au sud-est.
A l’intérieur de l’enceinte castrale
demeurait, au début du XXe siècle, les substructions de bâtiments.
Mais aujourd’hui, tout est enfoui sous un épais gazon.
Rattaché aux courtines du château, le vingtain (ou rempart du village) est conservé en divers
endroits de la commune et reprend le même type de parement composé d'alternance
de briques et de galets de roulis.
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