Quand le visiteur arrive à Saint-Guilhem-le-Désert, il découvre en premier le chevet de
l'abbaye Saint-Sauveur de Gellone.
L’abbaye de Saint-Guilhem-le-Désert ou abbaye Saint-Sauveur de Gellone fut fondée en 804
par Saint Guillaume de Gellone (v. 742 - v. 812), connu plus tard en occitan sous le nom
de Guilhèm, ancien comte de Toulouse et proche de Charlemagne.
En effet, Guillaume de Gellone s'était retiré dans ce lieu dénommé Gellone, situé à proximité de
l'abbaye d'Aniane, sous l'influence de son fondateur et ami, Saint Benoît d'Aniane.
À l'origine, l'établissement fut placé sous l'autorité de Benoît, l'abbé d'Aniane.
Mais, dès 925, Juliofred devint le 1er abbé de l'abbaye de Gellone.
Au XIe siècle, avec la destruction des archives de Gellone, dans un incendie, l'abbaye d'Aniane tenta
alors d'imposer sa juridiction au monastère héraultais. Après s'être mis sous la protection de l'évêque
de Lodève Rostaing, en 1066 (date de la canonisation de Guilhem), les moines de Gellone
obtinrent, en 1090, du pape Urbain II, de dépendre uniquement du Saint-Siège.
Abbatiale - Chevet avec son abside centrale accostée de deux absidioles... semi-circulaires
L'abbaye de Gellone disposait de précieuses reliques dont un morceau de la Sainte Croix,
des fragments de linge de la Sainte Vierge et le corps de Saint-Guilhem.
Ainsi, ces reliques attirèrent les pèlerins ; l'abbaye étant notamment située sur le « Chemin d'Arles »,
l'un des itinéraires menant à Saint-Jacques-de-Compostelle.
Plan de l'abbatiale Saint-Sauveur
À son apogée, à la fin du XIIe siècle, l'abbaye de Gellone devait compter une centaine de moines.
La moitié d'entre eux résidait au monastère, les autres se trouvaient dans des prieurés
dépendant du monastère.
Abbatiale - Abside centrale à deux niveaux : le premier affiche des contreforts et des baies
en plein cintre ébrasées à colonnes et chapiteaux ouvragés ; et le second présente
une série de niches ébrasées et à arcs en plein cintre
Abbatiale - Absidiole à arcatures composée d'arcs en plein reposant sur des colonnes à chapiteaux trois baies en plein cintre ébrasées assurent l'éclairage de l'intérieur. |
L'accès à l'intérieur de l'abbatiale se fait par le biais du clocher placé en façade.
Il fait office de tour-porche.
A la base du clocher carré on portail affiche une grande archivolte composée de plusieurs
voussures en plein cintre dont la dernière présente un décor de dents d'engrenage.
Cette archivolte repose sur des colonnes à chapiteaux et pédroits.
Portail d'entrée - Chapiteaux végétaux
La base du clocher est voûtée sur croisée d'ogives.
Chapiteau aux lions affrontés
Chapiteau aux animaux affrontés
Porche d'entrée - Voute sur croisée d'ogives
Le vaisseau de l'abbatiale, voûté en berceau avec des arcs doubleaux,
associe une nef unique et deux bas-côtés.
Voûtement sur croisée d'ogives gothiques
Le cloître, qui borde l'abbatiale au sud, n'est pas complet ; en effet, une partie se trouve
au Metropolitan Museum of Art de New-York.
Roman, celui-ci présente encore deux galeries voûtées en berceau avec arcs doubleaux ou charpentée
et la lumière y est apporté par les baies à arcs en plein cintre et colonnes centrales.
Au-dessus d'un arc en plein, figure les vestiges d'une peinture murale.
Une des baies géminées à arcs en plein cintre murée... la colonne centrale arbore un chapiteau
Bonjour, merci pour le partage des photos. Ainsi, c'était comme s'il avait fait la visite en personne.
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