Bâtie à l'écart du monde, l'abbaye cistercienne d'Aiguebelle figure parmi les plus
beaux exemples d'architecture romane en Rhône-Alpes.
beaux exemples d'architecture romane en Rhône-Alpes.
Située sur la commune de Montjoyer, ce monastère cistercien fut créé en 1137 par un groupe
de moines en provenance de l'abbaye bourguignonne de Morimond, 4e fille de Cîteaux.
C'est le seigneur de Grignan, Giraud-Hugues IV Adhémar qui fait don de la
terre où s'établissent les premiers religieux.
C'est le seigneur de Grignan, Giraud-Hugues IV Adhémar qui fait don de la
terre où s'établissent les premiers religieux.
Construit dans un vallon isolé, selon la tradition cistercienne, au confluent de trois ruisseaux,
d'où son nom "aigues belles" ("belles eaux"), l'abbaye d'Aiguebelle bénéficie de généreuses
donations des seigneurs de la région et même de plus loin. Les moines ont ainsi
des terres jusqu'au pied du Mont Gerbier-de-Jonc, en Ardèche.
d'où son nom "aigues belles" ("belles eaux"), l'abbaye d'Aiguebelle bénéficie de généreuses
donations des seigneurs de la région et même de plus loin. Les moines ont ainsi
des terres jusqu'au pied du Mont Gerbier-de-Jonc, en Ardèche.
En 1281, l'abbé d'Aiguebelle donne, au comte de Provence Charles d'Anjou (1246-1285)
la terre de Réauville.
À partir du XIVe siècle, le monastère va subir des épreuves : guerre de Cent Ans,
peste noire, chute des vocations avec la baisse significative du nombre de frères convers
chargés de l'entretien des granges et des terres relevant de l'abbaye cistercienne.
Façade sobre de l'abbatiale avec son portail central en plein cintre
et ses trois baies, elles aussi en plein ébrasées
Après 1515, les
abbés d'Aiguebelle sont nommés par le roi et deviennent des abbés commendataires,
ne résidant plus au monastère mais récoltant les dîmes. Le nouvel abbé ne se
préoccupe
donc plus des besoins de la communauté monastique.
donc plus des besoins de la communauté monastique.
Avec la Révolution Française, les Cisterciens sont chassés d'Aiguebelle en 1791.
Ainsi, trois moines abandonnent le monastère au pillage et à la vente comme bien national.
Seule partie décorée de fleur de lys et de volutes, les corniches des piédroits
de la porte centrale de la façade de l'abbatiale !
En 1815, de nouveaux moines
cisterciens-trappistes se portent à l'abbaye d'Aiguebelle
dont les bâtiments ont été miraculeusement préservés. La communauté, qui compte 233 moines,
en 1850, reprend les activités traditionnelles d'un monastère cistercien (élevage et agriculture),
puis diversifie sa production en fabriquant des chapelets, des balais, des corbeilles d'osier, etc.
dont les bâtiments ont été miraculeusement préservés. La communauté, qui compte 233 moines,
en 1850, reprend les activités traditionnelles d'un monastère cistercien (élevage et agriculture),
puis diversifie sa production en fabriquant des chapelets, des balais, des corbeilles d'osier, etc.
Porte latérale en plein cintre de la façade de l'abbatiale
Porte en plein cintre donnant les jardins de l'abbaye
Entre 1841 et 1877, les moines fabriquent des draps et à partir de 1867, une meunerie est créée.
La chocolaterie, qui existe depuis des années, est transférée, en 1895, à Donzère.
A partir de 1843, l'abbaye d'Aiguebelle essaime notamment en Algérie en créant
les abbayes Notre-Dame de Staouëli et Notre-Dame de l'Atlas (à Tibhirine),
et, en Ardèche, l'abbaye Notre-Dame-des-Neiges, près de Saint-Laurent-les-Bains,
où séjourna le Père de Foucauld.
les abbayes Notre-Dame de Staouëli et Notre-Dame de l'Atlas (à Tibhirine),
et, en Ardèche, l'abbaye Notre-Dame-des-Neiges, près de Saint-Laurent-les-Bains,
où séjourna le Père de Foucauld.
Bras du transept avec son oculus ébrasé et sa petite baie en plein cintre
Comme l'abbaye d'Aiguebelle
abrite toujours une communauté d'une trentaine de moines
cisterciens-
trappistes, ses bâtiments ne peuvent être visités ; seule l'abbatiale est partiellement visible !
Mais, les personnes qui souhaitent faire une retraite spirituelle sont les bienvenus ;
les autres peuvent acheter de l'artisanat monastique, des sirops, des baumes...
pour aider la communauté à vivre !
trappistes, ses bâtiments ne peuvent être visités ; seule l'abbatiale est partiellement visible !
Mais, les personnes qui souhaitent faire une retraite spirituelle sont les bienvenus ;
les autres peuvent acheter de l'artisanat monastique, des sirops, des baumes...
pour aider la communauté à vivre !
Le bas-côté nord voûté sur croisées d'ogives
L'abbatiale reprend l'architecture cistercienne du XIIe siècle, avec sa façade épurée,
mis à part les corniches des piédroits à fleur de lys et volutes ; son vaisseau composé
d'une nef centrale éclairée par des oculus placé au-dessus des piliers séparant les arcades,
et de bas-côtés au baies en plein cintre ébrasées.
La nef romane voûtée sur croisées d'ogives en plein cintre
Bien que généralement les Cisterciens préféraient un chœur plat, ici à Aiguebelle, il est
semi-circulaire, comme dans les abbayes provençales du Thoronet et de Sénaque d'ailleurs !
Le chœur voûté en cul-de-four avec ses trois baies en plein cintre ébrasée
Cette belle abbaye romane, située aux confins du Dauphiné et de la Provence, rappelle
toute la ferveur religieuse des Cisterciens, concurrents directs des Clunisiens !
Le bas-côté sud voûté sur croisées d'ogives
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