Dominant de toute sa longueur le village, le château-fort de Saint-Saturnin-les-Apt est
bâti sur une longue et mince éminence rocheuse fortifiée dès le XIe siècle.
Sur son éperon rocheux, le château, bien que ruiné en partie, n'en conserve pas moins
de larges pans de murailles s'étalant sur 450 mètres et faisant encore tout son charme !
Au IXe siècle, la famille Arbald était seigneur de Saint-Saturnin-des-Apt. Une certaine Ermengarde,
fille d'Eric, épouse de Pons Arbald, avait hérité des terres
situées à Saint-Saturnin et
à Roussillon, et qu'elle y prélevait de
façon illégale la dîme.
Murailles médiévales scandées par des tours carrées faisant saillie
Depuis le milieu du XIe siècle, la
famille des Agoult de Sault, héritiers de la famille des Arbald,
s'installa à Saint-Saturnin et fut à l'origine du premier château comtal. Ainsi, les différents
membres de cette famille se succédèrent : Bernard de Saint-Savournin vers
1176, Bernard 1er
vers 1284, Bernard II vers 1259, Médulion vers
1320-1358.
Médulion prêta serment au comte de Provence en 1351. La
coseigneurie (papal et comtal) passa
à Fouquet d'Agoult puis à sa fille, Briande
d'Agoult, comtesse de Luna, qui rendit hommage
au comte de Provence en 1385. Le frère de la comtesse de Luna, Raymond d'Agoult, lui succéda
en respectant un vœu de sa défunt sœur, celui de faire un généreux don aux couvents d'Apt.
Guillaume du Luc, alors seigneur de la partie sous juridiction papale,
céda celle-ci à Reforcia d'Agoult en 1408. Désormais, Saint-Saturnin ne
dépendrait plus que d'un seul seigneur
qui serait, à la fois, vassal du pape et du
comte de Provence.
En 1419, Fouquet d'Agoult et son neveu, Raimond
d'Agoult, fils de Reforcia, prêtèrent hommage
à Yolande d'Aragon, veuve
de Louis II, comte de Provence.
En 1478, les
limites entre les deux juridictions, papale et comtale, furent matérialisées
par la pose de
onze bornes.
Bassin de rétention d'eau moderne placé à la base de l'éperon rocheux du château
Les Bassacs en 1486, les de la Tuilière en 1527, les Cordiers en 1607, les de la
Pourraque
et les de la Riane en 1630, devinrent tour à tour seigneurs de Saint-Saturnin-les-Apt.
Rampe d'accès à la porte défendant l'accès à la basse-cour du château
La double ligne de fortifications défendant le château et sa basse-cour
Porte d'accès la rampe d'escalier menant à la basse-cour du château ; elle se trouve
à la base de l'éperon rocheux, côté village.
à la base de l'éperon rocheux, côté village.
Rampe d'accès menant au château
Seconde tour-porte, en haut de la rampe d'accès à la basse-cour du château.
La porte ogivale est surmontée d'un parement arborant un opus spicatum
La porte ogivale est surmontée d'un parement arborant un opus spicatum
Intérieur de la tour-porte défendant l'accès à la basse-cour du château.
On retrouve l'emploi de l'opus spicatum
Vue sur la basse-cour et les deux niveaux de remparts (ceux enserrant la basse-cour
et ceux, en contrebas, gardant les rampes d'accès et la base de l'éperon rocheux)
Basse-cour du château avec les vestiges des bâtiments
Donjon et chapelle castrale
Chapelle castrale romane avec son clocheton et ses puissants conteforts
Chapelle castrale : Porte d'entrée
Donjon quadrangulaire avec ses meurtrières
Cave creusée et maçonnée sous l'éperon rocheux
On remarque le parement du rempart avec l'emploi de l'opus spicatum
ou en arête de poissons
Bâtiments ruinés de la basse-cour
Le village de Saint-Saturnin-les-Apt était évidement fortifié et ses remparts, conservés en partie,
étaient rattachés aux courtines du château-fort. Des fortifications médiévales subsiste
l'une des portes édifiée vers 1420, le Portail Ayguier.
Les remparts de la cité furent construits entre 1275 et 1300 avec des modifications et adjonctions
de 1340 à 1420 et de 1455 à 1510. Il reste les vestiges arasés de la tour de la Guérite du XIIIe siècle,
des tours du Portalet, de la Roque, Rabaille, du Valat, du Petit et de la Porte de Rome.
Portail Ayguier avec son parapet jadis crénelé et conservant les corbeaux de ses mâchicoulis.
Jouxtant cette porte, le rempart est lui aussi pourvu, à son angle, de vestiges de mâchicoulis.
Portail Ayguier - Porte ogivale à sa base ; elle comportait jadis une herse de fer
Arrière du Portail Ayguier, côté village
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Un bien magnifique site, ma foi !
RépondreSupprimerUn site castral à prévoir de visiter !?
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