Les ruines romantiques de l'abbaye de Jumièges fascinent toujours les visiteurs qui se pressent
pour l'admirer ! Remontant à l'année 654, cet ensemble monastique, voulu par Saint-Philibert,
comte franc de Vasconie, n'a cessé d'évolué architecturalement pour aboutir à une abbatiale
romano-gothique de grande qualité associée à des bâtiments monastiques
édifiés autour d'un cloître largement détruit depuis.
pour l'admirer ! Remontant à l'année 654, cet ensemble monastique, voulu par Saint-Philibert,
comte franc de Vasconie, n'a cessé d'évolué architecturalement pour aboutir à une abbatiale
romano-gothique de grande qualité associée à des bâtiments monastiques
édifiés autour d'un cloître largement détruit depuis.
L'abbaye de Jumièges voit le jour sur un terrain donné par Clovis II et sa femme
à Saint-Philibert, alors abbé de Rebais.
Les premiers bâtiments monastiques sortent de terre avec une première abbatiale modeste.
Petit à petit, l'abbaye prend de l'importance et attire les vocations, malgré la peste de 685
qui a décimé une grande partie de la communauté monastique.
Vers 700, près de 900 moines vivent alors au sein de l'abbaye.
Façade romane de l'abbatiale avec ses deux tours carrées s'achevant de manière octogonale
Le 24 mai 841, les Vikings s'en prennent à l'abbaye en la ravageant ; les moines
s'enfuient vers Cambrai, au prieuré d'Haspres.
Vers 940, Guillaume 1er de Normandie tente de reconstituer, en vain, une communauté
monastique à Jumièges avec le concours de moines venus d'Haspres puis
de l'abbaye Saint-Cyprien de Poitiers.
A la fin Xe siècle, la vie monastique reprend tout de même à Jumièges.
L'abbé de Jumièges, Robert (1040-1052), fait reconstruire l'abbaye ; celle-ci
est quasiment achevée lors de la consécration de l'abbatiale par
l'archevêque de Rouen, le 1er juillet 1067.
Partie octogonale des clochers de la façade de l'abbatiale ; une série de baies romanes
en plein cintre laissait jadis échapper le son des cloches
La communauté des moines grossit, les vocations se multiplient et les dons affluent.
Entre 1267 et 1278, l'abbatiale romane est doté d'un chœur gothique.
Au cours du XIIIe siècle, le scriptorium de l'abbaye produit près de 200 manuscrits
que les moines copistes ; un bon nombre présentent des miniatures.
Façade de l'abbatiale : le portail en plein cintre
En 1431, Nicolas Le Roux, alors abbé de Jumièges, préfère condamné Jeanne d'Arc
au bûcher par peur de la réaction des Anglais.
Lors de la conquête de la Normandie par les troupes royales françaises,
le roi Charles VII passe quelques temps au sein de l'abbaye.
Vers 1440, l'abbaye ne compte plus qu'une quarantaine de moines.
En raison du relâchement de la discipline monastique, des abbés commendataires
sont alors désignés pour prendre la direction de l'abbaye de Jumièges.
L'abbé Philippe de Luxembourg entend alors réformé l'abbaye en 1515.
Le 8 mai 1562, les Huguenots s'acharnent sur l'abbaye de Jumièges, en détruisant les
ustensiles liturgiques, en cassant les autels, en brûlant...et en dérobant tout ce qui a de la valeur.
En 1563, bien que l'ensemble monastique soit dans un état plus que déplorable,
17 moines reviennent pour tenter de rétablir la vie religieuse.
Peu à peu, la communauté des moines grossit, sans pour autant atteindre un nombre important.
En 1789, les 18 moines sont chassés de l'abbaye et les bâtiments livrés, en 1795, à un démolisseur
et récupérateur de pierres ; le cloître en fait le premier les frais.
En 1802, le chœur est dynamité par le nouveau propriétaire des lieux.
Ce n'est qu'en 1852 qu'une prise conscience de sauver ce qu'il reste voit le jour
avec une nouvelle famille, celle Lepel-Cointet.
En 1947, l’État devient le nouveau propriétaire des lieux et entreprendre des restaurations.
En 2007, l'abbaye de Jumièges est confiée au département de la Seine-Maritime.
Choeur gothique de l'abbatiale dynamité
Nef romane avec trois niveaux : grandes arcades en plein cintre à chapiteaux cubiques,
au-dessus, baies géminées romanes en plein cintre à deux ou trois colonettes
et enfin, ouverture en plein cintre ébrasées
La nef était jadis pourvue d'une charpente en bois, sans voûtement.
Bas-côté nord avec son voûtement en berceau et arcs doubleaux
Bas-côté sud largement détruit, on devine les départs des voûtes et des arcs doubleaux
Le chœur de l'abbatiale conserve encore des chapelles rayonnantes dépourvues
de toiture et qui présentent des piscines liturgiques à arcs trilobés.
Voûte à croisée d'ogives et à clef fleuronnée
Eglise Saint-Pierre et l'abbatiale Notre-Dame
Eglise Saint-Pierre (Xe-XIVe siècles)
L'église Saint-Pierre remonte à la fin du Xe siècle avec des remaniements au XIIIe et XIVe siècle.
La façade et les deux premières travées de la nef rythmées par des niches circulaires et des
baies géminées constituent les éléments carolingiens et préromans de l'édifice.
Partie caroligienne de l'église Saint-Pierre avec ses baies géminées
Scriptorium - Baie géminée préromane
Voûtement à croisées d'ogives gothiques
Façade de l'église Saint-Pierre
Arcature romane avec en plein cintre reposant sur des colonnes à chapiteaux
Les colonnes de l'abbatiale affiche une série de chapiteaux cubiques épannelés aux angles
à bandes et crochets stylisés.
Abbatiale - Oiseaux dans des entrelacs
Scriptorium - Tête humaines servant de culots pour les retombées des ogives de la voûte
L'accès à l'abbaye se fait au moyen de la porterie, édifice gothique de trois niveaux.
Porterie - Gargouilles
L'intérieur de la porterie de l'abbaye présente quatre travées agencées
en carré autour d'un pilier central octogonal ; le voûtement est à croisées d'ogives
gothiques et clefs richement ornées.
Les clefs de voûte de la porterie de l'abbaye sont superbes avec leur décor végétal
et l'homme-feuille.
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