Les tours de la cathédrale d'Elne dominent encore fièrement la ville
Construite aux XIe et XIIe siècles, ce monument majeur de l'art roman catalan fut le siège
de l'évêché de cette région septentrionale de la Catalogne du VIe siècle jusqu'en 1602,
date à laquelle la cathédrale Perpignan devint le nouveau siège épiscopal.
La création de l'évêché d'Elne remonte à l'époque wisigothique, en 571.
Il fut créer en démembrant celui de Narbonne.
Les siècles suivants sont mal documentés pour comprendre l'évolution du site.
L'édifice actuel remonte vraisemblablement au XIe siècle, vers 1042, date d'une donation faite
par un particulier et, en 1057, par la comtesse Ermessinde de Barcelone.
En 1069, l'autel est consacré (l'inscription le rappelant est toujours présente sur la table)
Bien que la consécration du maitre-autel intervint en 1069, la cathédrale n'est pas encore
achevée ; les travaux se poursuivirent jusqu'à la fin du XIIe voire au début du XIIIe siècles.
En 1140, l'évêque fortifia la cathédrale ; le crénelage des tours de la façade
en sont la preuve manifeste.
En 1285, la cathédrale fut malmené par les hommes du roi de France, Philippe le Hardi
au moment de son opposition avec le roi d'Aragon et comte de Barcelone.
L'édifice fut apparemment et partiellement incendié ; des traces seraient visibles sur
le portail en marbre de la façade occidentale.
Suite aux dégradations des "Français", les évêques d'Elne décidèrent de restaurer
et d'agrandir leur cathédrale.
L'évêque Raymond, une collecte d'argent fut lancée le 18 avril 1311 pour permettre la construction d'une nouvelle cathédrale.
Sept chapelles
rayonnantes furent construites de 1317 à 1336.
En 1415 par l'architecte majorquin Guillem Sagrera renforça la base des tours de la façade.
Au cours des siècles suivants, la cathédrale fut plus ou moins remaniées
avec l'ajout notamment de mobiliers des XVIIe au XXe siècles.
Les tours-clochers de la façade occidentale, de forme carrée, s’élèvent vers le ciel.
Celui du nord présente des niveaux supérieurs en pierres de roulis et briques ; celui du sud affiche
des faces comportant quatre niveaux d’arcatures et d'ouvertures en plein cintre.
Les parties basses des tours sont ornées d'arcatures lombardes à arceaux et lésènes.
Pour accéder à l'intérieur de la cathédrale, deux portails en plein cintre ont été
placé sur la façade occidentale et sur le mur sud.
Le chevet roman se compose d'une abside et de deux absidioles semi-circulaires.
L'abside présente une arcature lombarde associant arceaux en plein centre et lésènes.
Cet ensemble remonte au XIe siècle avec des modifications postérieures comme l'ajout de contreforts
et arcs-boutants à l'époque gothique pour contrebuter la poussée de la voûte intérieure.
Absidioles romanes à baie en plein cintre encadrée par de petits contreforts.
Partie base d'une absidiole montrant une baie en plein cintre ébrasée prévue pour
éclairer l'intérieur d'une crypte aménagée sous le chœur au XIe siècle
A l'intérieur, la cathédrale présente une nef voûtée en berceau avec des arcs doubleaux,
accostée par deux bas-côtés au voûtement en arêtes.
Des chapelles voûtées sur croisées d'ogives jouxtent le bas-côté sud ;
celui du nord sert de lien avec le cloître dont vous
découvrirez la richesse dans un futur billet.
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