Au cœur du Luberon, le village vauclusien de Viens offre aux visiteurs qui se pressent
pour le visiter un ensemble de constructions médiévales fort intéressantes :
château, remparts, portes fortifiées, église romane, demeures et ruelles.
Bien que cité en 1005, sous le nom de « Vegnis » et en 1225 sous son vocable actuel, le village
de Viens est plus ancien, car le château-fort a été bâti vers 990.
Au XIIe siècle, l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon y possédait un prieuré faisant office
d’église paroissiale, jusqu’au début du XIIIe siècle, et deux églises, Saint-Ferreol et Saint-Jean.
Viens relevait du comté de
Forcalquier dès le XIIe siècle.
En
1209, à la mort de Guillaume II de Forcalquier, un de ses neveux, Guillaume de Sabran
devint le nouveau seigneur des lieux qui lutta pendant dix ans pour légitimer ce bien.
A Meyrargues, le 29 juin 1220, Guillaume de Sabran signa un accord avec Raimond Bérenger IV,
comte de Provence ;
la moitié
sud du comté avec Viens, revenait ainsi au comte et
Guillaume de Sabran conservait
sa moitié de comté jusqu'à sa mort, vers 1250.
Par la suite, Viens devint fief des d'Agoult, puis successivement des Simiane, Sabran-Forcalquier,
Villemus, Glandevès et enfin
des d'Agoult-Montauban.
En 1357, les habitants de Viens obtinrent une charte de franchises avec le droit d’utiliser le four
banal, l’affranchissement à perpétuité de toutes redevances et taxes, l’exemption de droits
lors de la cession d’un lieu, la liberté de disposer des biens et de construire.
Le village de Viens est encore dominé par l'une des tours rondes à mâchicoulis
de l'ancien château de seigneurs des lieux et dont l'origine remonte à 990.
Cette tour est communément dénommée Tour de la Pousterle.
La tour-porte dite de l'horloge défendait l'entrée du bourg de Viens.
Une courtine remaniée au XVIIe siècle lie la tour-porte à une tour en fer-à-cheval de l'enceinte.
Petit passage voûté aménagé dans l'épaisseur des murs du rempart
Le château médiéval a été bien remaniée au XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle.
On peut tout de même découvrir sa cour intérieure autour de laquelle ont été édifié
les différents logis ayant conservés, pour certains, des grandes fenêtres à croisillons.
L'un des logis comportant encore ses fenêtres à croisillons et les vestiges
d'autres ouvertures, aujourd'hui murées, et rappelant l'architecture du XIIIe siècle
Façade à pans coupés d'une demeure bourgeoise (fin XVe - Début XVIe siècle)
Les ruelles de Viens sont un régal pour les yeux et pour les amoureux des villages médiévaux
car on y observe des façades de demeures des XIIIe au XVIe siècles ornées
de fenêtres à meneaux et à croisillons, des baies géminées, des
portes au linteaux finement décorés...
L'une des calades menant à l'une des portes fortifiées du village.
L'une des ruelles jadis au sol constitué de petits galets mais remplacés depuis par
un revêtement plus moderne ! Un passage voûté permet de passer d'une
demeure à l'autre ; une baie géminée en plein cintre néo-roman
permet son éclairage.
Une série de portes médiévales à arcs en accolade ou surbaissés attendent les visiteurs.
En contrebas du village, l'église paroissiale, dédiée à Saint-Hilaire, remonte dans son
ensemble au XIIe siècle avec notamment son remarquable clocher roman
dont l'étage campanaire affiche des baies géminées en plein cintre
sur chacune de ses faces avec un décor d'arcatures lombardes.
Au XIVe siècle, la façade a été reprise avec l'ajout d'un portail en arc semi-brisé et
l'oculus roman a été doté d'un remplage gothique flamboyant au XVe siècle.
L'étage campanaire du clocher avec ses baies en plein cintre géminées, ses arcatures
lombardes et ses modillons soutenant la toiture de pierre.
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