Après l'histoire et la visite extérieure du château de Saint-Laurent de Mure, je vous propose
de pousser les portes de la tour-porche pour découvrir l'intérieur.
La tour-porte est l’élément majeur du château, sur lequel a été porté un soin tout
particulier.
Pour des raisons défensives évidentes, mais aussi dans un but
ostentatoire.
La tour-porte
rectangulaire du château de Saint-Laurent-de-Mure appartient à un type de
construction
défensive, apparue dès le XIe siècle, et qui a perduré
jusqu’au XVIe siècle.
L’ouverture, probablement en ogive, est alors
close par une porte de bois, renforcée de fers ou de clouset à l’intérieur,
barrée par des poutres que l’on entrait dans des logettes creusées dans
l’épaisseur du mur.
C’était apparemment le cas pour Saint-Laurent-de-Mure même
si les éléments probants n’existent plus.
Tour-porte - Ouverture correspondant à un ancienne archère
Cour intérieure
Deux tours circulaires, reliées par des
courtines, à l’est et au sud, encadrent la tour-porte.
Cette disposition a pour
objectif d’assurer une meilleure défense du château en gommant les angles morts
et en permettant de débusquer un éventuel ennemi s’approchant de la forteresse.
Le parement est ici identique à celui de la tour-porte : galets et briques.
De toutes les tours, le
donjon est la plus imposante et conserve des éléments architecturaux
propres à
la résidence du châtelain.
Ce type de tour s’est rapidement
imposé, dès le Xe siècle, si l’on considère l’exemple de Doué-la-Fontaine,
dans le Maine-et-Loire. Puis peu à peu, elle a évolué, en passant par la
tour-résidence (XIe-XIIe siècles, à
Douvres, en
Angleterre), par la tour-beffroi, qui avait l’unique fonction de guet (à
l’opposé de la tour-résidence.
Surtout répandue en terre d’empire, mais que
l’on trouve aussi à Cannes, par exemple), par tour-maîtresse mixte (vers la fin
du XIIe siècle. Les tours philippiennes en sont une bonne
illustration, comme à Dourdan,
dans l’Essonne) et par, de nouveau, la
tour-résidence (1360-1450, comme le donjon d’Arques).
Cette tour-maîtresse, à vocation de
résidence et typique des tours-maîtresses du début du début du XIVe siècle, nous est parvenue démantelée, mais conservée sur une hauteur de 15 m. Au regard
de sa morphologie,
elle devait atteindre les 20 ou 22 m. De forme circulaire
extérieurement, elle est de conception
carrée à l’intérieur, avec des côtés de
5,5 m.
Donjon - Passage agrandi et donnant à l'intérieur
surbaissé par rapport au niveau initial, de 10-15 cm.
Sur les murs sud-ouest et nord-est, deux
ouvertures sont encore présentes mais
dont une seule (sud-ouest) donne sur l’extérieur.
Leur forme conique est
identique et présente une voûte faite entièrement
en briques rouges et des dalles de pierre supportant la poussée des murs. Des
meurtrières, d’une profondeur de 3 m,
d’une hauteur de 2,5 m au début et de 70
cm dans le fond, défendait les abords du donjon.
Donjon - Meurtrières
Intérieur de la tour sud
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