A deux pas de Périgueux, le petit village de Saint-Laurent de Manoire a conservé
une église en grande partie médiévale construite dès le XIIe siècle.
En 1332, 1334 et 1387, le village de Saint-Laurent-sur-Manoire fut occupé par des Routiers
qui endommagèrent le sanctuaire, en le saccageant.
Il faut aussi mentionner la venue du Prince Noir, fils du roi d'Angleterre Edouard III, et ses hommes
qui pillèrent et brûlèrent le village lors de sa fameuse chevauchée. Le 6 août 1356, il se
présenta à Saint-Laurent-sur-Manoire avant de pénétrer dans Périgueux le lendemain.
En novembre 1383, l'église et le village furent aussi la proie des hommes de Mondon de Dartensec,
capitaine de la garnison de Montignac ; ils brûlèrent une maison et endommagèrent la chapelle.
En août 1384, les villageois se réfugièrent dans l'église, alors fortifiée, pour se prémunir
des guerriers d'Olivier du Caslar. Voyant que les assiégés résistaient bien, ce dernier décida
alors de traiter avec eux : moyennant la remise d'une certaine quantité de froment,
d'avoine, de vin, de foin, de lard et d'autres denrées, il était prêt à leur laisser la vie sauve.
Les villageois acceptèrent le marché proposé par le chef des Routiers.
des guerriers d'Olivier du Caslar. Voyant que les assiégés résistaient bien, ce dernier décida
alors de traiter avec eux : moyennant la remise d'une certaine quantité de froment,
d'avoine, de vin, de foin, de lard et d'autres denrées, il était prêt à leur laisser la vie sauve.
Les villageois acceptèrent le marché proposé par le chef des Routiers.
Croyant leur calvaire achevé, les villageois virent ensuite arriver Jean Cotet dit d'Auvergne,
capitaine de Limeyrac, à la tête d'autres Routiers prêts à tout détruire sur leur passage.
capitaine de Limeyrac, à la tête d'autres Routiers prêts à tout détruire sur leur passage.
Au XVe et au début du XVIe siècle, face aux destructions, l'église fut reconstruite
dans le style gothique flamboyant, dont les éléments sont uniquement visibles à l'intérieur.
Au XVIIe siècle, une partie des voûtes du bas-côté fut reprise face à l'état de délabrement.
Au XIXe siècle, des restaurations furent entreprises notamment au niveau du clocher.
Quand on pénètre à l'intérieur de l'église Saint-Laurent, on découvre une nef principale des
XVe-XVIe siècle voûtée sur croisées d'ogives à liernes et tiercerons s'achevant
par un chœur roman et accosté par un collatéral des XVe-XVIIe siècle.
Le voûtement de la nef à croisées d'ogives à liernes et tiercerons présente des clefs finement
sculptées à fleurons, fleurs de lys, blasons, trilobes...
Nef - Clef de voûte à petit fleuron encadré par des rayons de trilobes
Nef - Clef de voûte cerclée d'une torsade et renfermant un blason (D'or à cinq burèles de gueules)
correspondant peut-être à celui des seigneurs de Beynac
Nef - Clef de voûte au blason frappé d'une fleur de lys
Nef - Clef de voûte fleuronnée
Nef - Clef de voûte au pourtour torsadé et monogramme II S
Nef - Clef de voûte au armes de France : D'azur à trois fleurs de lys d'or
Arcade en plein cintre séparant la nef de son collatéral
Nef - Colonne torsadée
Le collatéral placé au nord présente trois travées dont seule la dernière
conserve un voûtement à croisées d'ogives à liernes et tiercerons du XVe siècle.
La dernière travée du collatéral fait office de chapelle avec son autel.
Le voûtement de la dernière travée du collatéral est orné d'anges aux ailes déployées
et d'un personnage, un clerc bénissant.
Collatéral - Fenêtre gothique de la première travée composée de
deux lancettes trilobées surmontées d'écoinçons et goutte.
La partie la plus ancienne de l'église demeure le chœur roman auquel on accède
par un arc triomphal du XIIe siècle en plein cintre.
L'arc triomphal roman se compose d'une archivolte à trois voussures en plein cintre
retombant sur des chapiteaux historiés posés sur des colonnes engagées.
Le chapiteau de gauche représente deux personnages accroupis, nus avec un cache-sexe,
dans un décor de rinceaux ; ils tiennent d'ailleurs des branches.
Le chapiteau de droite semble figurer Daniel dans la fosse aux lions.
Selon le récit biblique, Daniel fut jeté aux lions par deux fois :
- La première fois par Darius II pour un jour.
- La deuxième fois par Cyrus le Jeune, pendant une semaine.
Dans les deux cas, Daniel sortit indemne de l'épreuve.
L'un des deux lions
Daniel se saisissant de la crinière des lions
Le chœur rectangulaire, voûté en berceau et plat présente un décor d'arcature
composé de colonnes engagées à chapiteaux épannelés au tailloir parfois sculpté.
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