L'abbatiale Saint-Georges de Boscherville figure parmi les plus intéressants édifices
religieux romans de Seine-Maritime et de Normandie.
Mrs Jacques Le Maho, historien et archéologue médiéviste et Nicolas Wasylyszyn, ingénieur
du patrimoine à la DRAC de Normandie ont largement œuvré pour l'histoire de cette
abbaye en pratiquant notamment des fouilles archéologiques de 1978 à 1993.
Le monument que l'on peut admirer aujourd'hui a succédé à plusieurs sanctuaires
dont un fanum gallo-romain (1er-IIIe siècles), une chapelle (VIIe-XIe siècle)
et une collégiale (1050-1113).
religieux romans de Seine-Maritime et de Normandie.
Mrs Jacques Le Maho, historien et archéologue médiéviste et Nicolas Wasylyszyn, ingénieur
du patrimoine à la DRAC de Normandie ont largement œuvré pour l'histoire de cette
abbaye en pratiquant notamment des fouilles archéologiques de 1978 à 1993.
Le monument que l'on peut admirer aujourd'hui a succédé à plusieurs sanctuaires
dont un fanum gallo-romain (1er-IIIe siècles), une chapelle (VIIe-XIe siècle)
et une collégiale (1050-1113).
En 1113, Guillaume de Tancarville, seigneur des lieux, décida de faire construire
une abbaye bénédictine à l'emplacement même de la collégiale de Raoul de Tancarville.
Une charte de fondation, dont une copie du XIIIe siècle subsiste, rappelle
que Guillaume de Tancarville reçu l'aval du duc-roi Henri 1er Beauclerc pour
"agrandir et améliorer l'église Saint-Georges" et "d’ériger une abbaye".
Afin d'avoir une première communauté de moines, Guillaume de Tancarville
fit appel à l'abbaye de Saint-Evroult-en-Ouche (Orne).
Ainsi, Louis, premier abbé de Saint-Georges de Boscherville fut chargé de diriger
la vie monastique en organisant les bâtiments et suivant la construction de
l'abbatiale jouxtant alors l'ancienne collégiale.
Au nord de l'abbatiale en construction, à partir de 1140, l'abbé Louis fit placé le cloître et les
bâtiments conventuels à l'endroit même où furent retrouvé les fondations du
temple gallo-romain, de la chapelle et de la collégiale.
Vers 1160, la collégiale de Raoul de Tancarville était encore partiellement en élévation.
Dans la seconde moitié du XIIe siècle, un certain Renaud de Gerponville, propriétaire
local, consentit à céder aux moines le terrain et la maison qu'il possédait sur place.
Chapiteaux du portail de la façade occidentale
Achevée l'église mesure 70 m de long par 20 m de large.
Les travaux, commencés vers 1113-1114, s'achevèrent vers 1145.
Ainsi, le monument que l'on peut voir aujourd'hui est assez homogène et l'un des
plus représentatifs de l'architecture romane du XIIe siècle en Normandie.
Évidemment pendant les travaux de construction, la collégiale fut conservée afin
que les moines puissent y prier et assurer l'office.
Au XIIIe siècle, une vingtaine de moines vivaient sur place.
Au XIIIe siècle, une vingtaine de moines vivaient sur place.
Selon les spécialistes, l'abbatiale fut édifiée par un atelier rouennais.
Chapiteau double figurant des animaux affrontés ; des lions ?
Comme à Jumièges, l'abbatiale Saint-Georges de Boscherville présente une façade occidentale
à deux tours encadrant un portail roman en plein cintre aux voussures en retraits
successifs retombant sur des colonnes à chapiteaux historiés et végétaux.
Les voussures affichent des décors géométriques : dents de scie, palmettes, motifs crénelés...
Le chevet de l'abbatiale, dominé par le clocher carré, placé sur la croisée du transept,
se compose d'une abside centrale à trois niveaux richement ornés de
colonnes à chapiteaux végétaux accueillant les cintre, et d'une absidiole au sud.
Apparemment, aucune absidiole existait au nord !
L'abside principale présente trois niveaux : le premier aveugle est doté d'arcatures
double à colonnettes à chapiteaux végétaux supportant des arcs en plein cintre;
les second et troisième affichent cinq grandes baies en plein cintre.
Modillons à personnages stylisés
Chapiteau à décor végétal et personnage debout ressemblant à un forgeron ou
à un monnayeur prêt à frapper un coin
Chapiteau à entrelacs et tête d'animal crachant des feuilles
Chapiteau sur lequel figure une tête d'animal crachant des rinceaux
Absidiole sud avec ses deux baies en plein cintre encadrées par
des colonnettes à chapiteaux accueillant des voussures en plein cintre.
Un œil attentif verra la série de modillons sculptés sous les toitures de l'abbatiale.
Le mur nord de l'abbatiale affiche une série de baie en plein cintre à colonnettes
et chapiteaux végétaux ; elles permettent à la lumière de pénétrer dans l'édifice.
Modillons figurant des têtes souriantes ou grimaçantes, des scènes obscènes...
Sous les baies en plein cintre du mur nord l'abbatiale, on remarquera une série
de modillons sculptés et servant à supporter l'ancienne charpente
du cloître disparu. Ces modillons montrent des têtes
monstrueuses, animales, grimaçantes...
Modillons dont celui de gauche est orné d'une scène obscène
Prochainement vous découvrirez l'intérieur de l'abbatiale !
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Beaucoup de pans murés; est-elle vraiment terminée ?
RépondreSupprimerOui elle a été terminée. De quels pans murés parlez-vous ?
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