A Alet-lès-Bains subsistent encore les majestueux vestiges de l'abbaye Notre-Dame.
Fondée à la fin Xe siècle, ce monastère va prospérer au fil des siècles.
Avant 1058, l'abbaye fut ravagée par le comte de Carcassonne au moment du conflit entre
l'archevêque Guifred de Narbonne et le vicomte de Narbonne Bérenger.
L’abbé Pons Amiel (1167-1197) décida de protéger l’abbaye et le bourg attenant en les enserrant
dans un rempart dont il reste quelques éléments (murs et portes fortifiés)
Lors de la Croisade albigeoise et avec la victoire de Simon de Monfort sur les Cathares,
les moines d'Alet demandèrent la protection du comte de Foix.
En 1268, l'abbé d'Alet Raimon II prit la tête d'une troupe armée afin de prendre et d'incendier
le château de Fa, en tuant la garnison et détruisant notamment la tour carrée.
Pour cet acte incompréhensible, Maurin, archevêque de Narbonne, l'excommunia et lui
demande de reconstruire, à ses frais, la tour carré de Fa.
Le 18 février 1318, l'abbatiale Notre Dame d'Aleth devint également la cathédrale Notre-Dame
d'Aleth dont relevait un diocèse, comprenant l'ancien pagus Redensis.
Avec les Guerres de Religion, l'abbaye-cathédrale subit les assaut des combattants.
En 1577, un boulet de canon fit alors effondrer une partie de la toiture de la cathédrale et
les pierres du monument servie pour remonter les remparts de la cité.
les pierres du monument servie pour remonter les remparts de la cité.
Plan de l'abbaye
L'abbatiale d'Alet se compose d'une nef et d'une abside romane auxquelles a été rajouté,
au XIVe siècle, une abside gothique dont il subsiste un tiers environ.
Deux clochers romans (Notre-Dame et Saint-Michel) domine encore les ruines de l'abbaye.
L'accès à la nef de l'abbatiale se fait par le biais d'un portail roman en plein cintre.
Du cloître disparu, seule la salle capitulaire est encore debout.
Baies en plein cintre romanes décorés d'entrelacs, de billettes...
Sur le mur sud, des animaux allongés semblent protéger l'édifice.
Le portail roman présente une archivolte en plein cintre à trois voussures dont
seule la dernière présente un décor végétal.
Deux chapiteaux, jadis soutenu par des colonnes, supportent encore cette archivolte.
L'abside romane à pans coupés est richement décorée avec, à mi-hauteur, une arcature à
colonnettes et trilobes engagés, et juste sous la toiture disparue, une frise décorative
à billettes, dents d'engrenage et chapiteaux corinthiens inspirés de l'architecture antique.
Le clocher Notre-Dame a été largement éventré et se composait alors de plusieurs niveaux.
Seul la face nord est encore conservée avec ses trois baies en arc semi-brisé laissant jadis
échapper le son des cloches.
Le chœur roman aménagé dans l'abside du XIe-XIIe siècle est aussi riche qu'à l'extérieur.
L'une des chapelles latérales restantes de l'abside gothique présente un voûtement
en étoile avec une clef décorée.
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