La ville d'Avallon offre aux touristes un patrimoine d'exception dont l'un des
monuments phares est sans conteste la collégiale Saint-Lazare.
monuments phares est sans conteste la collégiale Saint-Lazare.
La collégiale actuelle a succédé à un premier sanctuaire datant du VIIIe siècle et qui
a été ravagé par les Sarrazins vers 731.
Au Xe siècle, un nouvel édifice religieux, dédié à Notre-Dame, fut élevé au cœur de la cité
en même que la construction du premier château ducal.
Vers l'an 1000, l'église accueillit les reliques de Saint-Lazare et fut alors placée
sous le double vocable de Notre-Dame et de Saint-Lazare.
En 1077, le duc Hugues 1er fit don de l'édifice à l'Ordre de Cluny ; la reconstruction
de l'église fut alors ordonnée.
En 1110, le pape Pascal II vint à Avallon bénir le nouveau sanctuaire clunisien.
En 1120, l'édifice fut confié aux bons soins de l'évêque d'Autun, Etienne 1er de Baugé (112-1139).
Vers 1130, la nef fut achevée ; et vers 1150-1160, la façade avec ses portails terminée.
En 1146, l'église perdit le vocable Notre-Dame, ne conservant que celui de Saint-Lazare.
La collégiale vit affluer les pèlerins en route vers Saint-Jacques de Compostelle,
attirés par les reliques de Saint Lazare. Elle vit également affluer les dons.
En 1633, un incendie ravagea l'édifice et le clocher, en tombant, détruisit le portail nord de la façade.
Après la Révolution, l’église devient paroissiale et fut classée Monument Historique en 1840.
Quand l’architecte Eugène Viollet-le-Duc séjourna dans l’Avallonnais en 1840 afin de
restaurer la Basilique Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay, il vint à Avallon
pour admirer sa collégiale et écrire à son sujet :
« Le portail de l’église de Saint-Lazare d’Avallon, qui est un des exemples les plus remarquables
de l’architecture fleurie du xiie siècle, possède des colonnettes à pans, torses, taillées avec
une rare perfection dans un seul morceau de pierre. L’imagination des derniers architectes
romans va très-loin dans l’ornementation des colonnettes, et jusqu’à leur donner l’apparence
d’un corps élastique, flexible. Sur les ébraiements de cette même porte de Saint-Lazare
d’Avallon, nous voyons un fût de colonnette torse qui présente un réseau de cordelettes. »
L’édifice fu restauré vers 1859 par l’architecte Baudoin.
En 2001, une petite crypte d'origine carolingienne a été découverte sous le chœur de la collégiale.
Commencée dans la seconde moitié du XIe siècle, la collégiale d'Avallon est bâtie en pente ;
en effet, entre la façade et le chœur, un dénivelé de 3 m peut-être constaté.
Avant de pénétrer dans l'édifice, intéressons-nous à la façade occidentale, partie achevé
dans les années 1150-1160. Elle conserve deux portails romans finement sculpté.
Le tympan du portail nord affiche les Rois Mages devant Hérode et le linteau, la Résurrection
et la descente aux limbes de Saint-Lazare.
Les voussures sont ornées de motifs végétaux (fleurs, feuilles, entrelacs...)
Les piédroits soutenant les colonnes du
portail sud montrent d’autres décors végétaux et huit chapiteaux
sculptés de scènes variées : Salomé dansant, la Chaste Suzanne, une
licorne,
des sirènes, des lions, un centaure, un montreur d’ours, un cavalier et un combat.
L'archivolte du portail sud est soutenu par des colonnes à chapiteaux corinthiens ;
deux d'entre-elles sont torses.
Le portail central, le plus grand, a perdu son linteau et son tympan, détruits mais qui affichaient
jadis le repas de Béthanie où figurait Lazare pour le premier ; et le Christ en gloire entouré
des symboles des quatre évangélistes (le Tétramorphe) pour le second.
Des anges, les 24 vieillards de l'Apocalypse, les travaux des mois et signes du zodiaque ornent
aussi partiellement les cordons des voussures.
Sur les piédroits se trouvaient des statues-colonnes de prophètes dont une seule subsiste.
L'archivolte du portail central est soutenue par trois colonnes à chapiteaux végétaux
placées de chaque côté de l'entrée.
Des guirlandes de roses, des arums, des giroflées, des pâquerettes, des fleurs à huit pétales,
des fruits, des hélices et des feuillages ornent les voussures du portail central.
On devine aussi les signes du zodiaque, les anges et les vieillards de l'Apocalypse.
La collégiale d'Avallon présente un vaisseau composé d'une nef centrale accostée
de deux bas-côtés, tous sont voûtés d'arêtes.
La nef présente une élévation à deux niveaux : des piles cruciformes à colonnes engagées
soutiennent les arcades en arcs semi-brisés et le mur au-dessus pourvus de fenêtres.
L'architecte s'est sans doute inspiré de la nef de la basilique de Vézelay pour édifier celle d'Avallon.
Bas-côté nord
Le choeur de la collégiale d'Avallon est voûté en cul-de-four et décoré
d'une peinture plus récente !
Les chapiteaux et les tailloirs sont ornés de feuillage.
______________________
Copyright - Olivier PETIT - La France Médiévale - 2017 © Tous droits réservés
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire